Hockey sur glaceFR Gottéron ou Zurich en finale? Notre débat
Les Dragons défient les ZSC Lions en demi-finales des play-off dès ce vendredi soir à la BCF Arena. Nos journalistes Jérôme Reynard et Simon Meier donnent leur favori.
- par
- Jérôme Reynard ,
- Simon Meier
Jérôme Reynard – Pourquoi FR Gottéron va passer
«Physiquement, Zurich va chercher à bouffer du Dragon, cela semble indéniable. Et, oui, Rikard Grönborg dispose d’un alignement impressionnant, défensivement comme offensivement, avec des solutions de rechange d’une sacrée qualité. Mais FR Gottéron a plus que ça. Sûr ce qu’il a démontré jusqu’ici, il a cette cohésion, cette unité, cette homogénéité, cette cohérence qui le rendent si solide.
»Et puis, les Dragons aussi peuvent compter sur des individualités d’un certain calibre, de surcroît toutes en forme. Dans leur cas, on parlera plutôt de chefs de meute, de leaders qui tirent le collectif vers le haut, que ce soit pour le stabiliser (Berra et Diaz en tête) ou le porter (Desharnais, DiDomenico, Mottet, Sprunger), on en a encore eu la preuve en quarts de finale face au LHC.
»FR Gottéron paraît hyper équilibré, huilé, dans tous les compartiments du jeu. Et en plus de cela, il dispose d’un avantage de la glace qui en est vraiment un. Faut-il rappeler que les Dragons n’ont perdu que quatre des vingt-huit matches qu’ils ont disputés à domicile cette saison? Le club et l’équipe ont réussi à faire de la BCF Arena une forteresse imprenable. Avec, bien sûr, la contribution d’un fantastique public, prêt à jouer une nouvelle fois son rôle de septième homme.»
Simon Meier – Pourquoi Zurich va passer
«Il était une fois un très beau Dragon, tout feu tout flamme, porté par la foule en délire. Il était une fois toute une ville, tout un canton qui brûlaient de célébrer leurs héros. Il était une fois ce graal à l’horizon, qui faisait tant fantasmer. Et si Gottéron bouffait encore du Lion, et si Gottéron écrivait la plus folle histoire de sa longue Histoire?
»Les contes de fées, on adore. L’ennui, c’est que sur la glace d’une demi-finale de play-off, il n’y a que peu de place pour les contes et les fées. Surtout quand «Dirty Züri» traîne dans les parages, mâchoires carrées et crosses en pognes.
»Zurich a beau avoir l’entraîneur à la barbe la mieux taillée de National League, cette équipe n’est pas fabriquée pour épater la galerie, ni pour pratiquer l’art de la dentelle. Elle est taillée pour gagner, donc battre l’adversaire, peu importe la méthode ou l’emballage. «Dirty Züri», tout comme l’Inspecteur Harry Callahan campé par Clint Eastwood, ne plaisante pas. Avec son mur tchèque aux buts (l’exceptionnel Jakub Kovar), sa solidité mentale, physique et structurelle, ses redoutables snipers planqués sur les remparts de la forteresse (Sven Andrighetto ou Denis Malgin par exemple), Zurich a tout pour balayer le conte de fées fribourgeois.
»La façon dont les ZSC Lions ont fini par dégoûter un si joli Bienne en quarts de finale, après avoir longtemps été dominé dans tous les domaines, fait froid dans le dos. Et offre un avant-goût de ce qui arrivera. Le fauve zurichois n’est pas constitué de la même chair que son homologue lausannois, fraîchement croqué par Gottéron. Ce coup-ci, le Dragon se cassera les dents, malgré le vernis de ses écailles et la beauté de sa quête. Car «Dirty Züri» n'est pas sensible aux rêves des autres.»