le point sur l’accueilLes réfugiés d’Ukraine devront rentrer chez eux, et certains le font déjà
Pour l’heure, on ne voit pas encore d’issue au conflit en Ukraine. Mais l’accueil des réfugiés est temporaire. S’il n’est pas prolongé par le Conseil fédéral, le statut de protection S durera un an.
Interrogée par le journal dominical alémanique «NZZ am Sonntag», la secrétaire d’État aux migrations Christine Schraner Burgener a fait le point sur l’accueil de réfugiés ukrainiens. «Il y en a déjà beaucoup qui rentrent chez eux», affirme-t-elle, sans pouvoir avancer de chiffres pour la Suisse.
L’ancienne ambassadrice à Dublin, Bangkok et Berlin explique que le statut de protection S est «orienté vers le retour et est temporaire». Il dure un an. Si la guerre devait se poursuivre plus longtemps, le Conseil fédéral pourrait le prolonger d’un an jusqu’à cinq ans au maximum. «Mais mon espoir est qu’une solution soit bientôt trouvée en Ukraine et que les gens puissent rentrer chez eux», souligne Christine Schraner Burgener. Une fois le statut S expiré, les réfugiés pourront toutefois procéder à une demande d’asile normale.
Futur encore incertain
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime que 600’000 personnes sont déjà retournées en Ukraine. «J’en ai parlé avec le secrétaire d’État polonais il y a quelques semaines. Il dit que beaucoup de femmes veulent retourner auprès de leur mari. Elles ont le mal du pays, elles ont mauvaise conscience d’attendre avec leurs enfants dans un pays sûr. Elles veulent être dans les parages, elles veulent voir si leur maison est encore debout», raconte Christine Schraner Burgener.
Elle indique que le HCR a prévu jusqu’à 15 millions de personnes fuyant l’Ukraine. «Aujourd’hui, nous en sommes à environ 5 millions. Donc à un tiers», dit Christine Schraner Burgener. Quelque 40’000 ont déjà été enregistrées en Suisse. Ce qui signifierait que 120’000 au total pourraient trouver refuge sur le sol helvétique? «Actuellement, le nombre de personnes qui quittent l’Ukraine est en recul», nuance la secrétaire d’État. Alors, combien? «Il y a différents scénarios.» C’est une manière de dire que l’avenir est encore très flou… Les autorités fédérales prévoient en tout cas l’accueil de 50’000 personnes d’ici à l’été.