FootballLucien Favre: «Je n’ai jamais vu ça»
L’entraîneur vaudois de l’OGC Nice s’est dit choqué par les affrontements entre les supporters de Cologne et ceux du club niçois, jeudi soir à l’Allianz Riviera. La classe politique s’en mêle.
Après les affrontements entre supporters français et allemands à Nice jeudi, lors d’un match contre Cologne, la question de la sécurité autour du football se pose une énième fois, suscitant l’exaspération, avant une autre rencontre à haut risque, mardi à Marseille contre l’Eintracht Francfort.
Le directeur sportif du club allemand FC Cologne, Christian Keller, s’est dit «stupéfait». Quant à l’entraîneur de Nice, le Vaudois Lucien Favre, il a dit n’avoir «jamais vu ça».
Mais les mots les plus durs viennent de la classe politique: «Il y en a marre, il y en a vraiment marre que notre sport soit sali de cette façon», s’agaçait, dès jeudi soir, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.
«J’aime le foot mais là, quelle honte, ça me dégoûte!», a lancé de son côté le maire de Nice Christian Estrosi, dans le quotidien «Nice-Matin», en promettant d’envoyer la facture des dégâts en ville au club allemand.
Car les images sont édifiantes: une heure avant le coup d’envoi de cette première journée de Conference League, la plus petite des trois Coupes d’Europe de football, des centaines de supporters cagoulés aux couleurs du club de Cologne ont envahi la tribune présidentielle pour en découdre avec les supporteurs niçois.
Ils en sont venus aux mains, parfois armés de chaises ou de barres de fer arrachées dans le stade. Si le match s’est quand même joué, il a débuté avec près d’une heure de retard.
Au total, 32 personnes, dont deux policiers et un stadier, ont été blessées. Parmi elles, quatre supporters ont été hospitalisés, dont un supporter parisien «très alcoolisé» infiltré parmi les Allemands, qui a chuté de cinq mètres entre deux niveaux des tribunes. Son pronostic vital n’est plus engagé, selon la préfecture.
Le PSG a «condamné avec la plus grande fermeté» ces violences vendredi, prenant soin de préciser que le club de supporters parisiens des «Supras Auteuil», dont une banderole a été déployée dans la tribune attribuée aux Allemands à Nice, a été dissous il y a plus de dix ans et que ses membres sont interdits d’accès au Parc des Princes.
Vendredi matin, il n’y avait encore eu aucune interpellation, mais le parquet de Nice promet «un travail d’analyse de la vidéo» dans le cadre des trois enquêtes ouvertes, notamment pour «violences en réunion» et «dégradations en réunion».
Le dispositif de sécurité était-il suffisant pour gérer les supporters niçois et la venue de 8000 supporters allemands sur la Côte d’Azur? Selon la préfecture, 650 policiers et gendarmes avaient été déployés, ainsi que 600 stadiers au sein de l’Allianz Riviera.
La ministre des Sports a promis de faire le point avec le Ministère de l’intérieur «sur les faits et responsabilités». L’UEFA ne s’est de son côté pas encore exprimée. «Nos supporters n’ont rien à se reprocher. Je ne crains pas de suspension de stade. Ce serait trop injuste», avait réagi l’entraîneur niçois Lucien Favre jeudi soir.
Dans un communiqué, le président du FC Cologne, Werner Wolf, a lui «condamné avec la plus grande fermeté les événements odieux s’étant produits des deux côtés».
«Sécurité renforcée» à Marseille
Les regards se tournent désormais vers Marseille, où environ 15’000 supporters allemands sont attendus mardi pour le match de Ligue des champions entre l’OM et l’Eintracht Francfort. La préfecture de police du département indique que le dispositif prévu n’a pas été modifié: un «dispositif de sécurité renforcé» est prévu pour le moment.
Les forces de l’ordre seront particulièrement vigilantes aux abords du stade, dans le centre-ville et dans les points de rassemblement des supporters allemands.
A Marseille, les deux derniers matches européens de l’OM avaient été marqués par des incidents, en avril lors du quart de finale aller de Conference League contre le PAOK Salonique, puis en mai lors de la demi-finale retour contre le Feyenoord Rotterdam.
Et tout le monde garde en tête le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France fin mai, à deux ans des JO de Paris 2024.