Athletissima - Des stars mondiales à la Pontaise, une tradition qui perdure

Publié

AthletissimaDes stars mondiales à la Pontaise, une tradition qui perdure

Les étoiles des derniers Jeux olympiques à Tokyo illumineront la Pontaise ce jeudi soir. Depuis sa création, la présence continue des plus grandes stars de l’athlétisme mondial a façonné le prestige d’Athletissima.

Cyrill Pasche
par
Cyrill Pasche
Désormais quadruple championne olympique en individuel après son doublé 100 m-200 m à Tokyo, Elaine Thompson-Herah sera l’une des principales attractions d’une soirée qui s’annonce déjà inoubliable.

Désormais quadruple championne olympique en individuel après son doublé 100 m-200 m à Tokyo, Elaine Thompson-Herah sera l’une des principales attractions d’une soirée qui s’annonce déjà inoubliable.

AFP

Si les projecteurs sont inévitablement braqués sur la pléiade de champions olympiques de Tokyo – 18 au total –, le dernier tour de piste à Lausanne en carrière de la régionale de l’étape, la Nyonnaise Lea Sprunger, fera aussi partie des nombreux temps forts d’Athletissima.

«C’est ici que j’ai commencé», explique la spécialiste du 400 m haies, à qui il restera encore deux autres courses après Lausanne avant de définitivement raccrocher ses pointes.

«Mais j’en garde aussi d’autres souvenirs marquants: enfant, je venais au meeting avec mes parents et j’adorais voir toutes ces stars de l’athlétisme. J’étais d’ailleurs une grande fan du sprinter Maurice Greene (retraité depuis 2008, l’Américain est quintuple champion du monde et médaillé d’or sur 100 m en 2000 à Sydney)

La présence des étoiles de l’athlétisme a, de tout temps, fait le charme et le prestige du meeting lausannois. Des stars servies sur un plateau, des vedettes à portée de main, et parfois un record mondial tombé au beau milieu d’une soirée magique, comme celui de Leroy Burrell sur 100 m en 1994.

Depuis la première édition du meeting, en 1977, les plus grands noms ont foulé le tartan de la Pontaise: de Leroy Burrell à Carl Lewis et Ben Johnson, en passant par Usain Bolt, Marion Jones, Merlene Ottey, Marie-José Pérec, Sergueï Bubka, Renaud Lavillenie, Cathy Freeman ou encore Liu Xiang.

Des champions olympiques à la pelle

En 2021, la tradition est toujours respectée. «Le plateau que nous proposons cette année est assez incroyable», se réjouit Olivier Delapierre, directeur opérationnel et futur patron d’Athletissima à compter de 2022.

Avec notamment le génie du saut à la perche, le Suédois Armand Duplantis, le prodige norvégien des haies Karsten Warholm, qui s’alignera toutefois sur 400 m (champion olympique à Tokyo, il détient aussi le record du monde du 400 m haies), la reine incontestée du sprint Elaine Thompson-Herah (championne olympique sur 100 m et 200 m tant à Rio en 2016 qu’à Tokyo en 2020), la Vénézuélienne Yulimar Rojas (sacrée en triple saut au Japon), mais aussi le médaillé d’or du 1500 m, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen (en lice sur 3000 m jeudi), ou l’Américaine Dalilah Muhammad, titrée sur 400 m haies aux JO 2016 au Brésil, le meeting lausannois continue d’attirer les meilleurs athlètes de la planète.

Les relations et le flair du grand patron, Jacky Delapierre, y sont évidemment pour beaucoup.

«Je crois que nous (les femmes) nous autorisons désormais à occuper le devant de la scène»

Lea Sprunger disputera son dernier meeting en carrière à Athletissima

Cela tombe bien: l’événement coïncide aussi avec le grand retour du public dans un stade du canton de Vaud: 12’900 spectateurs sont attendus, soit la plus forte affluence depuis que «la Foudre» a frappé la Pontaise en 2012, au lendemain des Jeux olympiques de Londres: Usain Bolt, plus grand sprinter de tous les temps, était le dernier athlète capable de remplir un stade en un claquement de doigts.

Le Jamaïcain, qui domina sans partage le sprint masculin entre 2008 et 2016, monopolisa aussi la majeure partie de l’attention durant son règne. Son départ à la retraite, il y a quatre ans, a permis à d’autres athlètes de sortir de son ombre et a favorisé l’émergence d’une nouvelle génération d’étoiles.

Les femmes en ont été les principales bénéficiaires. «Je crois que nous nous autorisons désormais à occuper le devant de la scène», glisse Lea Sprunger.

Le record de «Flo-Jo» dans le viseur

La femme la plus rapide de la planète, Elaine Thompson-Herah, et sa compatriote jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce sont ainsi, depuis la fin de l’ère Bolt, ce qui se fait de mieux sur l’île de la Jamaïque.

Elaine Thompson-Herah (29 ans), qui rafle tout sur son passage depuis 2016 et vient d’être flashée en 10’’54 il y a cinq jours sur la ligne droite, peut même s’attaquer à un record du monde «inaccessible»: celui établi en 1988 par la légendaire Florence «Flo-Jo» Griffith-Joyner (10’’49).

City Event: Ivanyuk gagne, Gasch 6e

Le City Event a servi de hors-d’œuvre avant le festin de jeudi. Le Russe Ilya Ivanyuk a été le plus prompt à dompter la piste spécialement aménagée à la place Centrale. Il s’est imposé avec un bond à 2,30 m, tentant même en vain la meilleure performance mondiale de l’année avec une barre à 2,38 m.

Devant les 1500 spectateurs autorisés à assister à cet événement, Gianmarco Tamberi a confirmé son statut de showman, en jouant avec le public, un peu moins celui de champion olympique (2,24 m). Cinquième, l’Italien a devancé le Vaudois Loïc Gasch (2,24 m), qui a pu tester sa popularité. Longtemps après son dernier essai, il posait encore avec ses supporters, demandeurs de selfies.

«Passer 2,24 m ne me suffit pas, mais je me suis montré beaucoup trop irrégulier pour espérer plus, explique le recordman de Suisse (2,33 m). La régularité passe par beaucoup de travail à l’entraînement.»

Employé administratif à la commune d’Orbe, Loïc Gasch hésite à passer professionnel pour se donner plus de chances de réussir. Mercredi matin, avant le City Event, il travaillait. Et jeudi matin également.

«Entre le boulot et les cours, cela fait beaucoup. Mais il faut voir si j’arrive à tourner avec uniquement mes sponsors. Mon but est désormais Paris 2024. S’il faut passer par le professionnalisme, alors je le ferai.» PAS

Les deux stars de l’athlétisme mondial – elles sont arrivées à Lausanne en jet privé via leur camp de base en Italie – seront les têtes d’affiche d’un 100 m royal réunissant les six premières de la finale des JO – dont les Suissesses Mujinga Kambundji (6e) et Ajla Del Ponte (5e).

«Les grandes performances méritent de grandes affluences», sourit Shelly-Ann Fraser-Pryce. La Pontaise devrait, selon les organisateurs, atteindre sa pleine capacité jeudi. Une première depuis neuf ans. La nuit lausannoise sera étoilée.

Le programme d’Athletissima

Principales épreuves

19.09: 100 m haies dames

19.25: lancer du poids hommes (Diamond League)

19.25: saut en longueur dames (Diamond League)

19.35: saut à la perche hommes (Diamond League)

19.36: 200 m dames

19.42: 800 m dames

19.54: 400 m hommes

19.55: saut en hauteur dames (Diamond League)

20.03: 400 m dames (Diamond League)

20.15: 800 m hommes (Diamond League)

20.25: lancer du javelot hommes (Diamond League)

20.30: 1500 m dames (Diamond League)

20.40: 110 m haies hommes (Diamond League)

20.45: triple saut dames (Diamond League)

20.50: 3000 m hommes (Diamond League)

21.07: 100 m dames (Diamond League)

21.18: 400 m haies dames (Diamond League)

21.35: 200 m hommes (Diamond League)

21.52: 4 x 100 m dames

Ton opinion