Massacre de Srebrenica: Le Premier ministre néerlandais s’excuse auprès d’anciens Casques bleus

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Massacre de SrebrenicaLe Premier ministre néerlandais s’excuse auprès d’anciens Casques bleus

En 1995, les Casques bleus avaient été débordés et les Pays-Bas avaient été jugés en partie responsables de la mort de 350 musulmans de Bosnie. 

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a présenté ses excuses lors d'une réunion avec des vétérans du Dutchbat III dans l'Oranjekazerne à Schaarsbergen, aux Pays-Bas.

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a présenté ses excuses lors d'une réunion avec des vétérans du Dutchbat III dans l'Oranjekazerne à Schaarsbergen, aux Pays-Bas.

AFP

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a présenté ses excuses aux Casques bleus de son pays déployés pour défendre la «zone protégée» de l’ONU à Srebrenica, en Bosnie en 1995, affirmant qu’il y avait des leçons à tirer de la réponse du monde face à l’invasion russe de l’Ukraine.

Responsabilité

Faiblement armés, les Casques bleus néerlandais ont été dépassés et impuissants devant la conquête de Srebrenica (nord-est de la Bosnie) par les forces serbes bosniaques dirigées par leur chef militaire Ratko Mladic en juillet 1995. Près de 8000 hommes et adolescents ont été tués après la conquête serbe de la ville. Ces tueries, les pires commises en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, ont été qualifiées de génocide par la justice de l’ONU.

Mark Rutte a déclaré samedi aux vétérans de la force Dutchbat III sur une base militaire à Schaarsbergen, dans l’est des Pays-Bas, que «près de 27 ans plus tard, certains mots n’ont toujours pas été prononcés». «Aujourd’hui, au nom du gouvernement néerlandais, je présente mes excuses à toutes les femmes et tous les hommes du Dutchbat III. À vous et aux personnes qui ne sont pas ici aujourd’hui», a déclaré le Premier ministre, ajoutant que les Casques bleus avaient «toujours essayé de faire ce qu’il fallait dans des circonstances difficiles, même lorsque cela n’était plus possible».

«Où était le monde»

L’échec de la force à empêcher le massacre de Srebrenica a depuis lors entaché la conscience nationale néerlandaise. Mark Rutte s’est également excusé pour le «manque de soutien» du gouvernement lorsque les soldats néerlandais sont retournés dans leur pays. Les vétérans néerlandais ont eu raison de demander «où était le monde» lorsque le massacre de Srebrenica s’est produit, a-t-il ajouté. «Et bien sûr, aujourd’hui, nous pensons aussi: "où en sommes-nous maintenant, maintenant que le peuple ukrainien souffre d’une brutale agression russe?"».

«Comme c’est douloureux qu’il y ait à nouveau la guerre sur notre continent et que des crimes de guerre soient à nouveau commis à quelques heures de vol d’ici», a dit le Premier ministre. La Russie a été accusée de crimes de guerre en Ukraine, notamment dans des villes autour de Kiev où des centaines de corps ont été retrouvés.

Les Casques bleus débordés

L’Etat néerlandais a été jugé en partie responsable du massacre par les forces serbes de 350 musulmans de Bosnie en juillet 1995, par la Cour suprême du pays en 2019. Ces hommes avaient cherché à se mettre en sécurité dans la base des Casques bleus de Potocari à Srebrenica, mais ils en ont ensuite été expulsés avant d’être emmenés et tués par les forces serbes de Bosnie.

Les Casques bleus néerlandais ont été débordés dans leur base de Potocari par l’afflux massif d’habitants qui cherchaient la protection des soldats de l’ONU. Des Casques bleus ont fermé les grilles de leur base aux nouveaux arrivants avant de laisser les forces de Mladic évacuer les réfugiés. Les hommes et les adolescents ont été séparés des femmes et emmenés dans des bus jusqu’aux sites d’exécution, et leurs corps jetés dans des charniers.

(AFP)

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