La police française serre la vis à la frontière avec l’Italie

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MigrationsLa police française serre la vis à la frontière avec l’Italie

Après le refus de Rome d’accueillir les migrants de l’«Ocean Viking», Paris a décidé de renforcer les contrôles à la frontière séparant les deux pays, ainsi que les gares, les routes ou les péages.

La police française a notamment resserré l’étau dans la région de Menton, à la frontière avec l’Italie.

La police française a notamment resserré l’étau dans la région de Menton, à la frontière avec l’Italie.

Reuters

Les contrôles renforcés à la frontière franco-italienne, décidés par Paris après le refus de Rome de laisser accoster le navire humanitaire «Ocean Viking», sont effectifs depuis jeudi sur «plus d’une dizaine» de points de passage, a indiqué, vendredi, la police française. Il s’agit de «contrôler les gares, les axes secondaires, notamment près de Menton, mais aussi Sospel ou Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), les axes autoroutiers, en particulier l’A8, les sorties, péages et aires d’autoroute», a précisé la Direction générale de la police nationale (DGPN).

Illustration à la gare de Menton Garavan, la première en provenance de Vintimille, en Italie, où chaque train est fouillé de fond en comble pendant de longues minutes, «24 heures sur 24 et sept jours sur sept», selon la commissaire Emmanuelle Joubert, qui dirige la Police aux frontières (PAF) dans les Alpes-Maritimes.

Ce vendredi, dans l’express régional de 16h10, c’est un garçon de 14 ans qui a dû descendre du train. Il a quitté sa ville de Siguiri, en Guinée, pour rejoindre la France, sans vouloir préciser la date de son départ. «Celui-là, on l’emmène au poste-frontière et, en tant que mineur, il sera remis à un foyer pour l’enfance», a expliqué un policier de la réserve opérationnelle.

Retour illico en Italie

Les contrôles se font aussi sur la route, aux deux postes-frontière à Menton. Au poste de Saint-Louis, les policiers français remettent à leurs homologues italiens des migrants qui se voient refuser l’entrée en France. Ce vendredi, en début d’après-midi, une dizaine de migrants à qui l’on a signifié cette non-admission ont ainsi retraversé à pied la frontière, direction l’Italie, quittant le petit baraquement attenant au poste-frontière, dont les conditions d’accueil sont régulièrement dénoncées par les associations de soutien aux réfugiés et de défense des droits humains.

«Plus on est nombreux et plus la frontière sera étanche», estime Emmanuelle Joubert, indiquant qu’à ce jour, depuis le début de l’année, plus de 28’000 non-admissions (ou refus d’entrée) ont déjà été signifiées à des étrangers en situation irrégulière dans les Alpes-Maritimes. Près de 500 policiers et gendarmes supplémentaires vont être mobilisés pour des contrôles sur ces «points de passage autorisés», afin de garantir «une sécurisation 24h sur 24», assène la police française.

En montagne aussi

Si l’essentiel des axes d’entrée des migrants vers la France sont situés dans les Alpes-Maritimes, «qui concentrent les deux tiers des non-admissions en 2022», selon la DGPN, le renforcement des contrôles «s’étend néanmoins sur plusieurs départements, avec les zones de montagne et les différents grands axes internationaux».

Le dispositif doit être au complet d’ici à dimanche et est «distinct des policiers mobilisés, pour assurer la sécurisation et les escortes des migrants en provenance de l’«Ocean Viking», ajoute la DGPN. Après trois semaines d’errance à la recherche, vaine, d’un port sûr en Italie, le navire humanitaire, transportant 230 migrants sauvés d’un naufrage en Méditerranée, a pu être accueilli en France vendredi.

(AFP)

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