Etats-Unis: L’usine liée à la pénurie de lait pour bébés redémarre

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États-UnisL’usine liée à la pénurie de lait pour bébés redémarre

Les problèmes d’approvisionnement en lait infantile aux États-Unis ont connu un tournant décisif samedi, avec l’annonce de l’ouverture prochaine d’une usine Abbott.

C’est cette usine du Michigan qui devrait redémarrer pour fournir du lait infantile aux États-Unis.

C’est cette usine du Michigan qui devrait redémarrer pour fournir du lait infantile aux États-Unis.

AFP

La pénurie de lait pour bébés qui touche les États-Unis pourrait s’atténuer dès ce mois-ci avec la réouverture d’une usine d’Abbott, l’entreprise américaine au cœur de cette crise, qui s’est récemment confondue en excuses devant le Congrès. Abbott a annoncé samedi dans un communiqué qu’elle redémarrait sa grande usine de Sturgis, dans le Michigan (nord), dont la fermeture depuis plusieurs mois est à l’origine de la pénurie de lait.

Le fabricant précise que l’usine, après avoir rempli des conditions posées par l’Agence américaine du médicament (FDA), commencera en particulier à écouler l’un de ses produits, le lait hypoallergénique EleCare, à partir du 20 juin environ. Abbott contrôle 40% du marché des laits pour bébés aux États-Unis.

«Besoin urgent»

Le fabricant assure qu’il «travaille dur» pour relancer aussi la production d’une autre marque très prisée des familles américaines, Similac, ainsi que le reste de sa gamme. «Nous comprenons le besoin urgent de lait infantile et notre première priorité est de faire parvenir du lait sûr et de haute qualité aux familles dans tous les États-Unis», lit-on dans son communiqué.

La première puissance mondiale connaissait depuis quelque temps déjà des problèmes d’approvisionnement en lait pour bébés, liés à la pandémie de Covid-19, quand Abbott a annoncé en février un rappel de produits soupçonnés d’avoir provoqué la mort de deux nourrissons, ainsi que la fermeture de son usine, déclenchant une grave pénurie.

Le groupe s’est déjà confondu en excuses lors d’une audition au Congrès. «Nous vous avons laissé tomber», a déclaré fin mai Christopher Calamari, le directeur exécutif d’Abbott Nutrition, à l’attention des parents confrontés à la pénurie, lors d’une audition devant une commission du Congrès. Il s’est engagé à «faire en sorte qu’une pénurie comme celle-ci ne se reproduise plus jamais».

Pont aérien

Les autorités sanitaires (la FDA) ont qualifié l’usine de Sturgis d’insalubre. Robert Califf, le patron de l’agence, a évoqué «de l’eau stagnante dans des équipements clé qui présentent un potentiel de contamination bactérienne», des «fuites sur le toit» ou encore une hygiène de base comme le lavage des mains laissant à désirer.

Selon des chiffres du cabinet IRI cités par le «Wall Street Journal», il manquait 20 à 25% des laits pour bébés dans les magasins américains la semaine dernière. La pénurie s’explique «par le manque de concurrence dans cette industrie», a réagi Robert Reich, professeur de politiques publiques à l’université de Berkeley, sur Twitter mercredi.

«L’essentiel du marché de laits pour bébés est dominé par quatre entreprises. Abbott Nutrition a 40% du marché. Quand je dis que les monopoles sont dangereux, c’est pour ça», s’est indigné cet ancien ministre du Travail. Pour faire face à la pénurie, l’administration Biden, accusée d’avoir réagi trop tard, a mis en place une espèce de pont aérien pour faire venir, par avions militaires, des tonnes de lait pour bébés fabriqués à l’étranger.

(AFP)

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