Servette: L’équipe de René Weiler doit retrouver le bon équilibre

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Coupe de SuisseWeiler: «Servette doit retrouver le bon équilibre»

À la veille de la demi-finale de Coupe à Winterthour, dimanche, l’entraîneur des Grenat évoque le choc.

Daniel Visentini
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Daniel Visentini
René Weiler va retrouver Winterthour. Servette n’a encore jamais battu les Zurichois cette saison. Ce serait bien de commencer en demi-finale de Coupe, dimanche…

René Weiler va retrouver Winterthour. Servette n’a encore jamais battu les Zurichois cette saison. Ce serait bien de commencer en demi-finale de Coupe, dimanche…

BASTIEN GALLAY/GALLAYPHOTO

Mis à part les gens de la Schützenwiese, il est l’homme qui connaît le mieux le FC Winterthour. René Weiler, enfant du club, est né et a grandi là-bas, à l’ombre de ce stade au charme désuet. Forcément, la perspective d’être le bourreau des espoirs de «Winti» doit trotter un peu dans sa tête. Un peu seulement. Pas trop. Pas du tout?

«La mode c’est de ne pas célébrer un but quand on l’inscrit contre son ancien club, lance Weiler pour contextualiser. Je ne suis pas comme ça, ce n’est pas mon genre.» Entendez: oui, Winterthour, c’est sa ville, son club de base, mais cela s’arrête là. Avec une qualification de Servette pour la finale de la Coupe de Suisse, il sera le plus heureux des hommes, sans contenir son bonheur.

Cette demi-finale, c’est l’occasion pour Servette de rebondir, mieux encore que contre GC samedi dernier avec une victoire un peu chiche (1-0) pour mettre fin à une série de quatre défaites consécutives.

«Winti» vu par Weiler

«Oui, mais on ne se demande pas comment Winterthour doit attendre ce match lui aussi, sourit-il. Pour ce club, c’est un match exceptionnel. Le stade sera plein, il y aura une incroyable ambiance. Winterthour, c’est un club avec des gens terre à terre, c’est la modestie qui le caractérise, c’est une cohésion de tout le groupe autour de ce qui se passe cette saison, y compris dans les rangs des remplaçants. Il ne faut pas oublier tout cela non plus.»

On n’oublie pas. «Winti», c’est l’invité surprise du tour pour le titre et il n’arrête pas de surprendre. C’est une équipe que Servette n’a pas réussi à battre cette saison en championnat: 2-2 à Genève fin septembre, 3-3 en janvier (Servette menait encore 3-1 à moins de dix minutes de la fin…) et défaite 1-0 fin mars, le début de la série négative des Grenat.

Trois c’est assez, quatre c’est trop

«Ces quatre défaites de suite n’étaient pas prévues, soupire Weiler. Cela a été dur, une situation compliquée. Servette doit retrouver le bon équilibre. Cela a montré que tout est encore fragile. Que Servette n’est peut-être pas encore aussi loin que certains pouvaient le penser. Même si j’ai beaucoup d’ambition.»

Dimanche, pas de faux-semblant: quand on est en demi-finale, il faut viser la finale, peu importe le poids que cela fait peser sur la rencontre. Point. «Oui, bien sûr, admet Weiler. C’est pour cela qu’il n’y a pas de pression supplémentaire: c’est naturel, il faut se qualifier pour la finale.» Comment? Samedi en Super League, Weiler avait adapté son système pour l’orienter presque vers un 4-3-3, Cognat étant plus haut et plus libre, tout en faisant attention à sécuriser les côtés, là où les contres adverses crucifiaient les Grenat.

Quels schémas?

«Avec Bolla qui a une bonne qualité de centre, ou d’autres sur la droite, mettre Stevanovic sur la gauche lui a permis de rentrer plus facilement dans les 16 mètres pour être à la réception, souligne l’entraîneur. Cela a fonctionné. Mais tout est question d’équilibre entre bien défendre et bien attaquer. Contre Winterthour, j’ai déjà mes idées, mais je ne sais pas encore exactement comment les articuler, je me donne encore le temps de la réflexion.» Ou celui du silence: Weiler ne veut pas éventer ce qu’il a déjà décidé.

«Il ne faudra pas tout le temps avoir le ballon et attaquer sans réfléchir, glisse-t-il. Je ne dis pas que Servette doit se présenter avec un bloc bas et attendre, ce n’est pas notre style. Je dis juste qu’il faut avoir certaines choses en tête.»

À propos: a-t-il des espions à Winterthour qui lui ont parlé de ce qui l’attend? «Non», promet-il avec un grand sourire. S’il en avait, il répondrait exactement de la même manière et on le lui fait observer. Éclats de rire de René Weiler: «Oh! Vous me connaissez bien, maintenant!»

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