France: L’hôpital ne paie pas la rançon, les pirates diffusent ses données

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FranceL’hôpital ne paie pas la rançon, les pirates diffusent ses données

Le groupe de hackers qui a orchestré une cyberattaque contre le centre hospitalier de Corbeil-Essonnes, au sud de Paris, a commencé vendredi à publier des contenus sensibles.

Le centre hospitalier de Corbeil-Essonnes.

Le centre hospitalier de Corbeil-Essonnes.

AFP

Les données publiées vendredi par les hackers responsables de la cyberattaque en août contre le Centre hospitalier sud francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes, près de Paris, «semblent concerner nos usagers, notre personnel ainsi que nos partenaires», a annoncé dimanche le CHSF, dans un communiqué envoyé à l’AFP. Parmi les données divulguées sur le site des cyberattaquants figurent potentiellement «certaines données administratives», dont le numéro de sécurité sociale, et «certaines données santé telles que des comptes rendus d’examen et en particulier des dossiers externes d’anatomocytopathologie, de radiologie, laboratoires d’analyse, médecins», précise l’établissement.

«Les bases de données métiers du CHSF, parmi lesquelles figurent les dossiers personnalisés des patients (DPI) et les dossiers relatifs à la gestion des ressources humaines, n’ont pas été compromises», ajoute l’hôpital essonnien dans son communiqué. «L’attaque semble avoir été circonscrite aux serveurs virtuels et à une partie seulement de l’espace de stockage du CHSF (environ 10%)», détaille-t-il également.

Délai de l’ultimatum expiré

Les hackers avaient fixé un ultimatum à l’hôpital pour payer la rançon au 23 septembre. Le délai expiré et l’hôpital ayant refusé de payer la rançon demandée, ils ont diffusé une série de données. Selon le site spécialisé Zataz, les hackers Lockbit 3.0 ont diffusé ainsi plus de 11 Go de contenus sensibles. «Il s’agit d’une double extorsion, consistant à exfiltrer une partie des données volées pour mettre la pression sur les victimes. C’est un classique», a expliqué à l’AFP un spécialiste du cyberespace.

L’hôpital, situé au sud de Paris, qui assure la couverture sanitaire de près de 700’000 habitants de la grande couronne, avait été victime le 21 août d’une cyberattaque avec demande de rançon de 10 millions de dollars. La rançon aurait été ramenée ensuite à un million de dollars, selon plusieurs sources concordantes. Selon Zataz, les pirates réclameraient désormais à l’hôpital «2 millions de dollars (1 million pour détruire les données volées et un million pour rendre l’accès aux informations via leur logiciel dédié)».

Plainte et enquête en cours

La cyberattaque lancée en août a touché les logiciels métiers, les systèmes de stockage ou encore le système d’information ayant trait aux admissions de la patientèle de l’établissement, les rendant inaccessibles. L’hôpital a alors porté plainte et saisi la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). L’enquête, ouverte par le parquet de Paris et confiée aux gendarmes du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), est en cours. L’Autorité nationale en matière de sécurité et de défense des systèmes d’information (Anssi) est aussi saisie.

Mais «malgré ces mesures et cette réactivité, les pirates ont toutefois réussi à exfiltrer des données à caractère personnel, y compris des données de santé», avait déploré mi septembre l’hôpital dans un communiqué. Après l’attaque, l’hôpital, dont les urgences accueillent habituellement 230 personnes par jour, avait déclenché un plan d’urgence dit «plan blanc» pour assurer la continuité des soins.

Une vague de cyberattaques vise depuis environ deux ans le secteur hospitalier français et européen. En 2021, l’Anssi relevait en moyenne un incident par semaine dans un établissement de santé en France.

(AFP)

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