BosnieLe chef politique des Serbes ne comprend pas de quoi on l’accuse
Le chef de la Republika Srpska, Milorad Dodik, est inculpé d’avoir rejeté l’autorité du haut-représentant international en Bosnie. Il critique un «procès politique» et qualifie le tribunal d’«illégal».
Le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, inculpé pour avoir rejeté l’autorité du haut-représentant, a refusé, lundi, de plaider coupable ou non, préférant affirmer qu’il ne «comprenait pas» les accusations et qu’il s’agissait d’un «procès politique».
«Je n’ai pas compris sur quoi était fondée» l’inculpation, a-t-il fait mine de s’interroger devant la presse, en sortant du tribunal à Sarajevo, la capitale de la Bosnie. «Ce tribunal est anticonstitutionnel et illégal, c’est un procès purement politique, sans aucune base légale», qui «me vise moi et la Republika Srpska» (RS), l’entité serbe de Bosnie, a-t-il ajouté.
Proche de Moscou
Proche du Kremlin et sanctionné par Washington et Londres, pour avoir multiplié les menaces de séparatisme, Milorad Dodik, 64 ans, a été inculpé le 11 août par le parquet central bosnien pour «non-respect» des décisions du haut-représentant.
Concrètement, il a fait voter et promulguer deux lois interdisant la mise en œuvre, dans la RS, des décisions de la Cour constitutionnelle de Bosnie et de celles du haut-représentant international. Ce dernier dispose de pouvoirs discrétionnaires lui permettant d’annuler ou d’imposer des lois et aussi de limoger des élus. C’est actuellement le diplomate allemand, Christian Schmidt, qui est le titulaire de ce poste, créé par l’accord de paix de Dayton, en 1995.
Les noms d’oiseaux pleuvent sur l’Allemand depuis qu’il a, en avril 2022, fait retoquer une loi par laquelle l’entité serbe entendait s’approprier des biens de l’État sur son territoire.
Indésirable
Depuis l’accord de paix de Dayton, qui a mis fin à la guerre intercommunautaire de 1992-1995 en Bosnie, la question du partage des biens publics n’a jamais été réglée. Début septembre, Milorad Dodik a en outre annoncé la publication d’un décret pour interdire à Christian Schmidt de se rendre dans l’entité serbe – les bureaux du haut-représentant se trouvant à Sarajevo, dans l’entité croato-bosniaque. Il a ensuite changé d’avis – après avoir été mis en garde par Washington et Bruxelles.