Procès à Nyon (VD)Les héritiers de Marie Laforêt se battent contre son ex-mari
Établie sur La Côte, la chanteuse et actrice française n’a jamais reçu un centime de pension de la part de son dernier époux. Ses trois enfants l’ont poursuivi après son décès.
- par
- Evelyne Emeri
Six hommes ont compté dans la vie de Marie Laforêt, née Maïtena Doumenach. Elle en a épousé quatre. Le dernier, un agent de change qui dit vivre officiellement en République dominicaine, lui aura donné du fil à retordre par-delà sa mort il y a deux ans, à l’âge de 80 ans. En 1990, la Française naturalisée suisse se marie avec cet homme d’affaires à Neuchâtel (il en est originaire) et divorce en 2004 à Genève, avant de s’établir sur les hauts de Rolle (VD).
7500 francs par mois
Depuis, une pension alimentaire de 7500 francs par mois est due à celle que l’on surnomme «La fille aux yeux d’or». Rien ne lui sera jamais versé. Ce lundi, l’homme de 73 ans était convoqué par le Tribunal correctionnel de l’arrondissement de La Côte à Nyon (VD) pour être enfin jugé pour ses manquements. Après le décès de leur mère, ses trois enfants, héritiers légaux, ont décidé de poursuivre la procédure ouverte sur plainte en 2014 ainsi que la loi les y autorise.
Déjà condamné quatre fois
Durant sept ans à nouveau, le débiteur de la star a mis tout en œuvre pour dissimuler ses revenus et sa fortune au travers de sociétés immobilières et/ou de ses proches alors qu’il menait grand train de vie (ndlr. arrêts du Tribunal cantonal et du Tribunal fédéral). Le prévenu a déjà été condamné pour violation d’une obligation d’entretien à quatre reprises à Genève: en 2008 (peine pécuniaire avec sursis), en 2010 (idem), puis encore en 2013 (peine pécuniaire ferme à 1000 francs le jour!) et en 2015 (peine pécuniaire ferme toujours à 1000 francs!).
Rebondissement
La récidive pour cette même infraction – violation d’une obligation d’entretien – et l’approche d’une éventuelle peine de prison ferme cette fois-ci ont visiblement fait réfléchir l’accusé. Des années après l’ouverture de cette énième procédure, ce dernier a subitement trouvé des fonds pour s’acquitter de 525 500 francs d’arriérés pénaux et de 128 000 francs d’intérêts. Il s’est en outre engagé à prendre à sa charge la totalité des frais de la procédure, y compris les dépens de Me Fabien Mingard, avocat des parties plaignantes.
Plainte retirée
Face à ce revirement de dernière minute – les montants ont été versés en fin de semaine dernière –, les héritiers de Marie Laforêt, qui n’étaient pas présents en audience, ont retiré leur plainte. Représenté par le procureur Jean-Marie Ruede, le parquet en a pris acte et a confirmé que la cessation des poursuites pénales pouvait être ordonnée. C’est ainsi que le mauvais payeur dont la dernière affaire a rempli pas moins de quinze classeurs fédéraux s’en sort sur le fil. Avec, pour seule sanction, d’avoir payé ce qui était dû.