Polémique: Dissous en France, Civitas a rendez-vous en Valais

Mercredi en France, le Conseil des ministres a ordonné la dissolution du mouvement ultra-catholique Civitas. Les reproches faits à son encontre sont nombreux: «Civitas considère les droits de l’homme comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, Civitas a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration, Civitas assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes», a listé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

L’Institut Civitas a été fondé en 1999. Il s’est inscrit dans le sillage des traditionalistes catholiques, proches de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, qui a trouvé refuge en Valais en 1970 sur le site d’Ecône (Riddes). En 2012, une section suisse Civitas a été fondée à Genève. Le 21 octobre prochain, Civitas annonce l’organisation d’une rencontre dans la commune voisine de Saxon (VS). Selon une information du journal «Le Temps, y est annoncée la présence de l’essayiste Pierre Hillard, celui qui a provoqué cet été la procédure de dissolution par le Gouvernement français.

Lors d’une université de Civitas en juillet dernier. Pierre Hillard avait taclé Eric Zemmour, qui est d’origine juive: «Avant 1789, un juif, un musulman ou un bouddhiste ne pouvaient pas devenir français… La naturalisation des juifs en septembre 1791 ouvre la porte à l’immigration. Parce qu’à partir du moment où vous donnez la nationalité française aux juifs, tôt ou tard, vous ne pouvez pas la refuser aux bouddhistes, aux musulmans… Lorsque Eric Zemmour critique avec justesse l’invasion migratoire, il oublie de dire que ce sont ses coreligionnaires qui ont ouvert les portes de l’immigration. Si on veut rétablir les lois de catholicité et qu’on fait du catholicisme traditionnel la religion d’État, peut-être faut-il retrouver la situation d’avant 1789».

Ce n’est pas la première fois que la branche suisse de Civitas organise des événements à Saxon. Le 5 février dernier, l’invitée n’était autre que Cassandre Fristot, militante d’extrême droite et ancienne membre du Front national (FN), qui a été condamnée en 2021 six mois de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel de Metz, à cause d’une pancarte jugée antisémite.