Drame de Sullens (VD)L’avocat général a requis 30 ans de réclusion en appel
Dans le jugement en appel du meurtre d’une jeune prostituée roumaine, tuée dans le canton de Vaud et transportée en France voisine, l’avocat général a requis le maximum. Verdict en soirée.
L’avocat général a requis, vendredi après-midi, 30 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’homme qui avait été condamné, en première instance, à 20 ans de prison pour le meurtre sauvage d’une prostituée roumaine à Sullens, dans le canton de Vaud, en 2016. La Cour doit rendre son verdict dans la soirée.
Le prévenu a soutenu son innocence pendant les trois jours du procès d’appel, même s’il reconnaît avoir transporté le corps de la victime depuis Sullens pour l’abandonner dans une forêt du Jura, du côté français de la frontière.
D’après sa version, il venait d’avoir une relation sexuelle tarifée avec la jeune femme de 18 ans, dans la nuit du 29 au 30 novembre 2016, à Sullens, lorsque deux hommes seraient arrivés. L’un l’aurait menacé pendant que l’autre tuait la jeune femme. Les deux hommes lui auraient ensuite ordonné de «faire le nécessaire» s’il ne voulait pas qu’ils s’en prennent à sa famille.
«Tout accuse le prévenu»
«Rien ne permet d’accréditer la thèse d’un meurtre perpétré par des proxénètes et, au contraire, tout accuse le prévenu», a tancé l’avocat général, qui a requis la peine maximale encourue pour «homicide volontaire». Les investigations de la section de recherches de Besançon n’ont en effet permis de trouver aucun élément matériel permettant de mettre en cause le réseau de proxénétisme, qui était pourtant sur écoutes téléphoniques dans le cadre d’une enquête menée par la police suisse.
Un seul ADN a été retrouvé sur le corps de la victime, ainsi que sur les lieux où le cadavre a été découvert, celui de l’accusé. Le corps nu, lardé de 26 coups de couteau, de la jeune femme avait été découvert par des bûcherons, le 15 décembre 2016, dans la forêt du Frasnois (Jura). Tous les os de son visage étaient brisés, la rendant méconnaissable.
Près d’un an après sa mort, c’est presque par hasard que deux gendarmes français et suisse avaient finalement identifié la jeune femme. Les enquêteurs avaient ensuite confondu l’accusé en vérifiant les entrées dans les hôpitaux du secteur. Le trentenaire s’était en effet rendu le 30 novembre 2016 à l’hôpital de Pontarlier (Doubs), pour faire soigner une blessure à une main.