InterviewEmilia: «J’espère que mon histoire poussera d’autres filles à croire en leurs rêves»
Après avoir conquis l’Amérique latine, l’artiste argentine veut charmer l’Europe avec sa musique pop inspirée des années 2000. Rencontre mardi après son concert au Montreux Jazz.
- par
- Fabio Dell'Anna
À 26 ans, Emilia est une superstar en Amérique latine. L’Argentine a commencé sa carrière dans un groupe nommé Rombai, qu’elle a finalement quitté en 2018 pour poursuivre son rêve d’enfant: devenir une référence dans le monde de la pop. Et elle a bien fait. Son dernier titre, «No Se Ve», compte plus de 44 millions de vues sur YouTube et elle a même commencé une carrière d’actrice dans une série sur Disney+.
Les programmateurs de Montreux Jazz ont vu ce grand potentiel et l’ont invitée au Stravinski ce 11 juillet. Ventilateurs dans les cheveux, fumigènes, chorégraphies sexy et un look soigné, Emilia n’a pas déçu sur scène. On la retrouve tout de suite après son show énergique pour prendre la température.
Comment vous sentez-vous après cette sacrée performance que vous avez donnée au Stravinski?
Très bien. Et bizarre aussi. Je suis en Suisse! C’est si loin de chez moi.
Sur scène vous devenez une superhéroïne. Un peu comme Sailor Moon, le personnage de manga auquel vous faites référence pendant le show.
Quand je suis sur scène, j’ai envie de montrer l’évolution de la fille qui vient d’un petit village en la personne que je suis aujourd’hui. C’est-à-dire une chanteuse plus mature. Enfin, j’espère. (Rires.) Et c’est vrai que j’adore Sailor Moon. Elle m’a beaucoup inspirée.
Après ce show, vous avez besoin d’un bon bain ou vous allez sortir faire la fête?
Là maintenant, j’ai vraiment besoin d’un bon bain. (Rires.) Mais il m’arrive parfois de sortir avec mon équipe pour boire un verre. Je ne suis pas une fêtarde. Demain (ndlr.: aujourd’hui), par exemple, je vais me promener dans la ville et je vais aller goûter des vins et des fromages de la région.
Pour le public qui ne vous connaît pas encore, racontez-nous nous comment vous avez commencé la musique?
Tout a commencé lorsque mon grand-père m’a donné ma première guitare. J’écoutais et je jouais de la musique folklorique tango d’Argentine. C’est loin des sons reggaeton ou pop que je chante aujourd’hui. En grandissant, je me suis ouverte à d’autres styles. Je viens d’un endroit où il n’y avait pas beaucoup de possibilités pour mon futur. Et j’espère qu’aujourd’hui, en parlant de mon histoire cela inspirera d’autres filles à croire en leurs rêves. Moi aussi, j’étais cette adolescente dans ma chambre en train de m’imaginer une vie que je pensais impossible.
Quel a été votre plus grand défi dans le début de votre carrière?
Cela a été très dur de quitter le groupe dans lequel j’étais. Je savais que de lancer ma carrière solo allait être certainement mon plus gros challenge. J’ai beaucoup de peurs et d’insécurités, et je ne savais absolument pas dans quelle direction j’allais musicalement. J’avais besoin de temps pour en apprendre davantage sur moi et de quelle manière je voulais m’exprimer. J’avais des appréhensions concernant le public aussi. Je me demandais s’il allait apprécier ce que j’allais proposer. Finalement, je ne regrette absolument rien. Cela a été une de mes meilleures décisions de ma vie.
Vous proposez dans vos derniers titres comme «Se No ve» ou «Guerrero» un univers musical des années 2000. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette décennie?
J’ai grandi pendant cette décennie. Ce sont des années en or pour la pop avec Pink, Beyoncé, Gwen Stefani, Kylie Minogue, Missy Elliott… Quand j’étais plus jeune, je rêvais de devenir l’une de ces chanteuses. L’esthétisme des clips était aussi très soigné et les femmes se montraient fortes à travers leur musique. Cela m’inspire beaucoup.
Avec qui rêvez-vous de collaborer?
Je peux répondre quelque chose de complètement dingue? Rihanna. Elle représente tout ce que j’aime. Ce serait vraiment le rêve. J’aime beaucoup aussi Rosalía et son univers. Je l’ai vu en concert à Barcelone et je suis restée bouche bée.
Vous travaillez actuellement sur un album?
Exactement. J’ai enregistré des titres dans différents genres que l’on entendait beaucoup dans les années 2000. Il y aura évidemment des ballades, de l’electro, du hip-hop et de la pop… Malheureusement, je ne peux pas vous dire la date de sortie. C’est un secret!