JaponUn preneur d’otages octogénaire fâché contre la poste
La police japonaise enquêtait mercredi sur les motivations d’un octogénaire auteur d’une prise d’otages dans un bureau de poste la veille, et soupçonné d’avoir ouvert le feu dans un hôpital.
Tsuneo Suzuki, 86 ans, a été interpellé mardi soir dans la ville de Warabi, en grande banlieue de Tokyo, où l’homme présumé armé a retenu deux femmes en otage pendant plusieurs heures. Les deux otages, qui avaient pu quitter le bureau de poste avant l’assaut de la police, étaient indemnes.
Selon des médias locaux, le retraité avait des griefs contre le bureau de poste et en voulait aussi à un médecin d’un hôpital voisin, où il aurait reconnu être l’auteur de la fusillade qui a fait deux blessés plus tôt dans la journée.
À la poste, «il a déclaré aux policiers présents sur les lieux qu’il voulait voir une personne en particulier», a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police du département de Saitama (nord-ouest de Tokyo), sans donner plus de détails.
Solitude
Tsuneo Suzuki portait sur lui une arme à feu attachée à un fil autour de son cou, mais aussi deux couteaux, un conteneur de 18 litres et deux bouteilles contenant un liquide non spécifié, selon plusieurs médias, dont la chaîne TV Asahi. Il aurait également reconnu être l’auteur d’un incendie dans l’appartement où il vivait, selon les médias.
L’octogénaire, qui vivait seul, était décrit comme une personne aimable par ses voisins. «Je n’ai jamais vu d’arme ou quoi que ce soit de dangereux» chez lui, a déclaré l’un de ses amis, cité par le quotidien «Asahi».
Au Japon, plus d’une personne sur dix est âgée de 80 ans ou plus et un nombre croissant d’entre elles vivent seules et perdent le contact avec leurs proches. Les crimes violents sont rares dans l’archipel, où le taux d’homicides est faible et où la législation sur les armes à feu est l’une des plus strictes du monde.
Cependant plusieurs attaques ont récemment ébranlé l’archipel, dont le meurtre en juillet 2022 de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, tué par une arme à feu artisanale lors d’un discours de campagne électorale.
Et en avril dernier, le Premier ministre actuel, Fumio Kishida, a lui été visé par un engin explosif artisanal, également lors d’un événement électoral. Fumio Kishida en est sorti indemne mais deux autres personnes ont été légèrement blessées.