Guinée«Les blessés arrivent par dizaines dans les hôpitaux»
Au moins 14 personnes ont été tuées dans l’incendie qui a touché, lundi, le centre-ville de Conakry, après l’explosion du principal dépôt de carburant de Guinée.
Au moins quatorze personnes ont été tuées et 190 blessées dans l’incendie qui a touché lundi le centre de Conakry, la capitale guinéenne, après l’explosion du principal dépôt de carburant du pays, qui a mis la ville à l’arrêt et provoqué d’importants dégâts matériels.
Le sinistre est survenu dans la nuit de dimanche à lundi, aux environs de 00h00 locales (01h00 suisses) dans le principal dépôt d’hydrocarbures de la société guinéenne de pétrole (publique) à Kaloum, le quartier administratif et des affaires de Conakry. Le nombre de décès est passé de 13 à 14 personnes, de nationalité guinéenne et étrangère. 190 blessés ont été pris en charge par les secours et dans les hôpitaux de Conakry, dont 113 ont ensuite rejoint leurs familles, a assuré le gouvernement dans un communiqué lu lundi soir à la télévision nationale.
Le souffle de l’explosion a provoqué d’importants dégâts matériels qui sont en cours d’évaluation par une commission d’enquête, poursuit le communiqué. Les sapeurs-pompiers se sont relayés toute la nuit et une grande partie de la journée pour venir à bout des flammes. L’incendie a été maîtrisé dans l’après-midi, selon le gouvernement.
«Solidarité et prière»
«J’appelle le peuple de Guinée à la solidarité et à la prière pour la nation en ces moments de dure épreuve», a déclaré le chef de la junte Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis septembre 2021, dans un texte publié en fin de matinée sur sa page Facebook.
Le gouvernement a annoncé la fermeture des écoles et demandé aux travailleurs des secteurs public et privé de rester chez eux dans le grand Conakry, comprenant la capitale et ses environs. La zone portuaire a été bouclée par les forces de sécurité, qui ont érigé des barrages filtrants sur plusieurs kilomètres. Une forte odeur de carburant brûlé se dégageait du lieu sinistré.
Une cellule de crise coordonnée par le ministre de la Sécurité, Bachir Diallo, a été mise en place, et un plan d’urgence sanitaire a été activé pour la prise en charge des blessés, a indiqué le ministère de l’Information. «Les blessés arrivent par dizaines dans deux des principaux hôpitaux de Conakry, Ignace Deen et Donka», avait affirmé, peu après le drame, le docteur Mamadouba Sylla, un chirurgien qui travaille à l’hôpital de Donka.
Zone portuaire bouclée
Les stations-service sont provisoirement fermées sur l’ensemble du territoire national pour éviter la spéculation, et un point d’évacuation de la population riveraine a été établi au Palais du peuple, siège du Parlement, a indiqué le gouvernement.
«Nous avons entendu une forte détonation qui nous a projetés par terre sans rien comprendre de ce qu’il se passait», a aussi raconté à l’AFP Marietou Camara. «Nous nous sommes contentés de prières, espérant avoir les faveurs de Dieu. D’autres n’ont pas cherché à comprendre, préférant prendre la direction de la banlieue», a-t-elle poursuivi.
Le quartier portuaire, habituellement bondé, avait des allures de ville morte lundi. Des dizaines de personnes ont quitté dans la précipitation le centre-ville pendant la nuit, les autres se sont terrées dans leurs habitations.
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