BoxeLa boxe internationale se bat entre influence russe et éthique
Le monde de la boxe est déchiré entre deux entités. La Suisse a choisi son camp. La décision d’une assemblée générale extraordinaire a poussé le président de la fédération nationale à la démission.
- par
- Rebecca Garcia
Les accusations de manquements à l’éthique, de corruption et de liens forts avec la Russie entachent la réputation de l’International Boxing Association (IBA), la fédération internationale qui régit le monde de la boxe. La situation est telle que la Fédération suisse a cherché à quitter le navire pour rejoindre World Boxing, sorte d’entité rebelle créée pour rassembler les renégats. Elle promettait de remettre la boxe sur les rails et d’assurer un avenir olympique pour l’heure compromis.
Swiss Boxing voulait rejoindre ce nouveau monde, mais sa volonté a finalement été enterrée par l’assemblée générale extraordinaire tenue samedi dernier à Ittigen. La séance s’est soldée par le maintien des Helvètes dans le giron de l’IBA ainsi que par la démission du président Andreas Anderegg ainsi que de certains autres délégués.
«Je ne veux pas faire partie de ce cirque», a-t-il affirmé au Blick. Il a ensuite évoqué les fonds de Gazprom, qui serviraient à financer la guerre en Ukraine. «Même le sport ne peut pas fermer les yeux sur cela. Après tout, l’indicible souffrance d’une partie de la population de notre continent européen est initiée et financée par ceux qui soutiennent aussi directement le sport», indiquait-il dans le rapport annuel de la fédération helvétique.
Swiss Boxing était la deuxième fédération à intégrer le mouvement né aux Etats-Unis. D’autres nations avaient ensuite décidé de lui emboîter le pas: le Canada, l’Australie, l’Angleterre ou encore la Nouvelle-Zélande. Ce qui ne signifie pas forcément qu’elles ne sont plus affiliées avec l’IBA.
Ne restait alors qu’un dernier détail à régler pour bel et bien valider la présence des Helvètes dans ce nouveau monde de la boxe: il fallait que l’assemblée générale helvétique valide la décision du Conseil de Swiss Boxing lors d’une séance extraordinaire. Les délégués rassemblés à Ittigen ont toutefois décidé de casser l’idée. Ils ont voté pour la réintégration de la Fédération à l’IBA, cette alliance qu’elle avait promis de quitter.
Une vague de démissions
C’est le Lausannois Amir Orfia qui a été désigné président. «La récente décision concernant notre affiliation à l’IBA, les préoccupations soulevées et les départs au sein de notre organisation démontrent l’importance de notre engagement collectif pour avancer dans la bonne direction», a affirmé l’ancien boxeur de 29 ans, qui figure par ailleurs dans l’organigramme de l’IBA en tant que Project Manager, dans une lettre publique à ses membres. La Fédération helvétique compte environ 600 licenciés parmi les 150 clubs du pays.