Géorgie: Des milliers de personnes manifestent malgré les mises en garde

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GéorgieDes milliers de personnes manifestent malgré les mises en garde

En Géorgie, des milliers de manifestants protestent une nouvelle fois contre un projet de loi d’inspiration russe sur «l’influence étrangère».

À l’extérieur du Parlement, beaucoup ont déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention de reculer, tout en espérant une nuit paisible.

À l’extérieur du Parlement, beaucoup ont déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention de reculer, tout en espérant une nuit paisible.

AFP

Plusieurs milliers de Géorgiens se sont rassemblés devant le parlement à Tbilissi dimanche soir pour protester contre un projet de loi d’inspiration russe sur «l’influence étrangère», malgré les avertissements et menaces lancés par le gouvernement.

Le premier ministre Irakli Kobakhidze, puis le ministre de l’Intérieur Vakhtang Gomelauri avaient mis en garde les manifestants. «Je tiens à avertir tous les membres des groupes radicaux de l’opposition qu’ils devront répondre de leurs actes de violence devant la justice», a prévenu Irakli Kobakhidze.

Le ministre de l’intérieur a été encore plus explicite: «Le blocage en groupe d’un objet d’importance particulière est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison», a-t-il assuré. Et il a ajouté: «Nous allons utiliser cet article contre les contrevenants à la loi, sans aucune exception».

«Nous ne voyons pas d’avenir»

Les autorités ont en outre présenté les manifestants, composés en grande partie de jeunes, comme des foules violentes. Mais les manifestants, qui depuis des semaines sont menés par des jeunes Géorgiens, loin de se décourager se sont montrés déterminés à s’opposer à un projet de loi décrié.

«En tant qu’étudiants, nous ne voyons pas d’avenir avec cette loi russe», a déclaré Nadezhda Polyakova, 20 ans, qui est née et a grandi en Géorgie mais qui est d’origine russe.» Les étudiants de plusieurs universités de Tbilissi ont annoncé une grève à partir de lundi.

À l’extérieur du Parlement, beaucoup ont déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention de reculer, tout en espérant une nuit paisible.

«Je ne bougerai pas d’ici»

«Je ne bougerai pas d’ici. C’est mon 35e jour de protestation et je resterai ici toute la nuit», a déclaré un étudiant, Vakhtang Rukhaia. «Je suis furieux, en colère». De son côté, la présidente géorgienne pro-UE, Salomé Zourabichvili, en conflit avec le gouvernement, a appelé les manifestants à être vigilants.

«Je veux m’adresser à vous (les manifestants) pour que vous le sachiez (…) Il y a des plans qui ne fonctionneront pas vraiment, mais il y a des plans pour organiser des provocations et vous impliquer», a-t-elle déclaré, sans entrer dans les détails. «Restez donc très prudents, ce qui ne veut pas dire qu’il faille avoir peur», a-t-elle ajouté.

Le projet de loi doit passer en troisième lecture au parlement et la présidente Zourabichvili devrait y opposer son veto. Le parti Rêve géorgien au pouvoir dispose cependant d’assez de voix pour passer outre.

«Non à la loi russe!»

Samedi, ils avaient été déjà plusieurs milliers dans le centre-ville de la capitale géorgienne, dont de nombreux jeunes, à dire «Non à la loi russe!», en référence à ce texte inspiré d’une législation russe utilisée par le Kremlin pour réprimer les voix dissidentes.

Le texte, initiative du Rêve géorgien, du richissime Bidzina Ivanichvili, est vu comme un obstacle sur le chemin de la Géorgie vers l’adhésion à l’Union européenne, qui l’a vertement critiqué.

En cas d’adoption, la loi imposera à toute ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20% de son financement de l’étranger de s’enregistrer en tant qu’«organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère». Le gouvernement assure que cette mesure vise à obliger les organisations à faire preuve de davantage de «transparence» sur leurs financements.

De nombreuses ONG dans le pays ont elles dénoncé le projet de loi, que Bidzina Ivanichvili, 68 ans, défend avec conviction face à ce qu’il juge être «une pseudo-élite nourrie par un pays étranger».

(AFP)

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