Wimbledon: Elena Rybakina, impériale championne

Publié

TennisElena Rybakina impériale championne de Wimbledon

La Kazakhe a remporté son premier titre du Grand Chelem face à Ons Jabeur (3-6, 6-2, 6-2). La qualité de son service a eu raison du rêve de la Tunisienne.

Mathieu Aeschmann Wimbledon
par
Mathieu Aeschmann Wimbledon
Elena Rybakina n’avait encore jamais dépassé les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem.

Elena Rybakina n’avait encore jamais dépassé les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem.

AFP

Fascinant mélange de feu et de glace, Elena Rybakina, 23 ans et 23e mondiale, a offert samedi son premier titre du Grand Chelem au Kazakhstan. La Moscovite - elle est née et vit à Moscou – a semblé traverser cette finale dans une bulle d’évidence. Calme, presque absente au moment de la délivrance, elle a fait parler la pureté d’une frappe qui rappelle celle de Marat Safin pour se relancer et finalement étouffer Ons Jabeur au bout d’un match de haut niveau (3-6, 6-2, 6-2).   

Le mérite d’Elena Rybakina est d’autant plus grand que Ons Jabeur avait à peu près tout fait juste dans la première manche. Solide au service, étonnante en retour (souvent chopé), contrant à merveille côté revers, la Tunisienne tenait son plan de jeu: créer de l’incertitude, empêcher Rybakina de poser ses appuis pour délivrer sa puissance de feu. Quatre balles de break dans trois jeux différents, deux breaks, la No 2 mondiale était parfaitement lancée (6-3). 

«J’étais tellement nerveuse. Je suis presque soulagée que ce soit fini.»

Elena Rybakina

Il a suffi d’un break

Comment le match a-t-il tourné? Il a suffi d’un break, d’entrée dans la deuxième manche pour changer le cours de cette finale. Relâchée d’accrocher le bon wagon, Elena Rybakina s’est soudain installée à l’intérieur du court. Et dans un jeu classique de vase communicant, Ons Jabeur n’avait plus vraiment le temps de varier, de créer. La Tunisienne est alors progressivement devenue vulnérable sur le deuxième coup de raquette de son adversaire. Elle s’est mise à moins bien choisir le timing de ses amorties. La nervosité avait changé de camp. 

Elle aurait cependant pu faire le chemin inverse, une dernière fois, à 3-2 dans la manche décisive. Grâce à une amortie effleurant la bande du filet et un lob magnifique, Ons Jabeur se procurait trois balles de break à valeur de relance (0-40). Rybakina les effaça en championne. Une volée de revers claquée avec l’aide du filet terminait de suggérer que les Dieux du tennis veillaient sur elle. Le Centre Court avait choisi sa reine. 

«J’étais tellement nerveuse. Je suis presque soulagée que ce soit fini. Je n’ai jamais ressenti quelque chose comme ça, réagissait l’héroïne du jour avec une sincérité désarmante au micro de Sue Barker. Je ne m’attendais même pas à être en deuxième semaine, alors remporter le titre. Merci à la foule pour le soutien. Et bravo à Ons, tu n’es pas seulement une inspiration pour les jeunes de ton pays mais pour nous toutes sur le circuit.»

Impériale sur le court, élégante au micro, Elena Rybakina aura été impeccable jusqu’au bout.

Ton opinion