Hockey sur glaceLe Lausanne HC «se tire encore une fois une balle dans le pied»
La formation vaudoise s’est encore inclinée, mardi soir, à Genève (3-2). Mais elle a montré un visage séduisant, ce qui donne de l’espoir pour la suite au défenseur Igor Jelovac et à l’entraîneur Geoff Ward.
Une solide et convaincante prestation, mais une nouvelle défaite. Le Lausanne HC avait de quoi être frustré, mardi soir, en quittant la patinoire des Vernets avec zéro point dans ses bagages. Car durant 40 minutes, la formation de Geoff Ward a été l’équipe la plus dangereuse sur la glace. Mais son manque d’efficacité – un mal chronique depuis un mois – a gardé Ge/Servette en vie. Et le champion de Suisse en titre, bien plus clinique, s’est fait un malin plaisir de remporter (3-2) ce deuxième derby lémanique de la saison.
Devant au score jusqu’à l’entame de la dernière ligne, le LHC a concédé deux buts en l’espace de 151 secondes pour concéder un cruel revers. Le huitième sur ses dix dernières sorties. Une série inquiétante, effrayante même, qui doit commencer à peser sous les casques vaudois.
«Il faut plutôt qu’on s’appuie sur nos deux derniers matches, tente de désamorcer Igor Jelovac. Tant contre Berne qu’à Genève, il y a eu pas mal de positif. Si on parvient à jouer tous nos matches comme ces deux, on est une sacrée bonne équipe. Et on n’a rien à envier aux autres formations de National League. C’est ça qui est frustrant: on voit qu’on est capables d’être présents lors des matches-clés ou durant les derbys. On doit trouver la solution pour avoir ce même niveau lors de toutes nos rencontres.»
Un manque de constance
Car les Lions ont pris la fâcheuse habitude de s’oublier durant une partie des 60 minutes, ce qui ne pardonne pas dans une Ligue aussi compétitive. Ce manque de constance à l’intérieur d’un même match, couplé à une incapacité crasse à faire trembler les filets adverses, expliquent la descente aux enfers que vivent les Vaudois depuis le 26 septembre dernier (7 points pris sur la période).
«On manque de réalisme en ce moment, poursuit le défenseur, auteur de l’ouverture du score face aux Aigles. On en est tous conscients. On travaille fort sur cet aspect. Mine de rien, on se crée des occasions. Derrière, on est assez solides. Mais tout s’écroule à cause de quelques erreurs dans les moments-clés. Il faut qu’on arrive à être plus intelligents. Ce soir (ndlr: mardi) encore, on se tire une balle dans le pied. À la longue, ça commence à faire beaucoup.»
Frustrés, les Lausannois vont toutefois devoir rapidement relever la tête. Car se présente vendredi à la Vaudoise aréna une équipe de Kloten mal en point. Un duel déjà crucial pour les hommes de Geoff Ward s’ils n’entendent pas revivre une saison aussi chaotique que la dernière.
Pas céder à la panique
«Mais ce n’est pas une question de vie ou de mort, relativise l’entraîneur canadien. Si on joue de la même manière que ce soir, on va tôt ou tard gagner un match. Il faut continuer avec ce même processus et les choses vont tourner dans notre sens. Ce n’est certainement pas le moment de commencer à paniquer. Les signaux sont positifs ce soir. On a disputé notre meilleur match depuis un moment. On était proches de l’emporter.»
Mais à force de griller ses jokers, le LHC se trouve désormais dans l’obligation de matérialiser ses progrès sur le plan comptable. Cela passera par une (très nette) hausse des performances de ses meilleurs joueurs suisses et étrangers – la ligne Riat-Fuchs-Sekac a encore été transparente aux Vernets –, ainsi que par un rebond durable de Punnenovs.
«Ivars a tenu la baraque et fait de gros arrêts ce soir: il peut se regarder dans la glace, applaudit Igor Jelovac. Mais c’est vrai qu’il a traversé une période difficile dernièrement. On en a tous traversé durant nos carrières. Cela a été un peu dur pour lui, car les critiques à son encontre ont été très fortes. Il faut aussi reconnaître qu’on l’a pas mal délaissé. Je pense, par exemple, au match à Ambri. La défaite lui était retombée dessus de manière un peu injuste. À nous désormais de le soutenir et d’aller chercher des victoires. Ivars le mériterait.»
Une chose est sûre: si les Lions entendent rapidement sortir du trou, ils devront pouvoir s’appuyer sur leur gardien letton à licence suisse. Car celui-ci est appelé à énormément jouer au cours des 4 à 6 prochaines semaines suite à la blessure de Connor Hughes.