Session du ParlementBerne devra mieux diagnostiquer les maladies féminines
Les sénateurs ont accepté une motion et un postulat pour mieux détecter l’endométriose et promouvoir la recherche sur les maladies qui touchent majoritairement les femmes.
- par
- Christine Talos
Bonne nouvelle pour les femmes qui souffrent notamment d’endométriose ou autres maladies dites féminines. Après le National, le Conseil des États a approuvé, mardi, deux objets visant à mieux les détecter et les connaître.
Les sénateurs ont d’abord approuvé par 30 voix contre 2 un postulat de la commission de la science du National qui demandait un rapport sur la manière dont l’endométriose est traitée en Suisse du point de vue de la prise en charge précoce, de la sensibilisation du personnel de santé, des employeurs, des établissements d’enseignement ou des associations sportives.
«C’est une maladie bénigne mais fréquente puisqu’elle touche une femme sur dix en âge de procréer», a relevé Marina Carobbio (PS/TI) au nom de la commission. Elle provoque en outre de fortes douleurs, de la fatigue, des problèmes de fertilité ainsi que des absences régulières au travail, «ce qui en fait un sujet de santé publique». Or, l’endométriose n’est souvent diagnostiquée que tardivement, par manque de connaissances des milieux médicaux, a-t-elle déploré. La commission souhaite donc une stratégie de dépistage précoce, à l’image de ce que la France a mis sur pied.
Mieux connaître les maladies féminines
Comme le National avant eux, les sénateurs ont également approuvé par 26 voix à 7 une motion de la commission de la santé publique du National qui demande que les maladies et affections touchant particulièrement les femmes soient identifiées plus clairement et fassent l’objet de recherches plus ciblées.
De nombreuses maladies comme le lipoedème, la dysménorrhée ou l’endométriose touchent exclusivement ou majoritairement les femmes, ce qui explique le fait qu’elles font l’objet de peu de recherches, ne sont souvent pas diagnostiquées à temps et qu’il existe peu de traitements, estime la commission. «C’est là aussi une question de santé publique. Davantage d’études doivent y être consacrées pour éviter les faux diagnostics», a plaidé Marina Carobbio, en insistant sur une approche basée sur la médecine de genre.
Le Conseil fédéral était opposé à ces deux objets. Le ministre de la Santé, Alain Berset, a relevé que le gouvernement avait déjà prévu de traiter ces thématiques dans le cadre d’un postulat sur la santé des femmes précédemment accepté par les Chambres. «Nous mettrons en œuvre les éléments cités dans les travaux déjà en cours», a-t-il toutefois assuré.