SuisseLa prime Covid de 50 francs devrait passer à la trappe
Le Conseil fédéral devrait annoncer l’abandon du bon controversé pour inciter les sceptiques à se faire piquer. Il devrait maintenir en revanche sa campagne nationale de vaccination.
- par
- Christine Talos
Une fois n’est pas coutume, le Conseil fédéral ne tiendra pas sa séance hebdomadaire à Berne, mais à Lucerne où il a prévu de partir à la rencontre de la population et de prendre l’apéro au musée des Transports, sur le coup de 12h30. Ce qui ne l’empêchera pas de communiquer ses décisions au sujet de sa lutte contre le Covid. Et normalement, il devrait annoncer l’abandon d’une prime de 50 francs pour ceux qui parviennent à convaincre les sceptiques de se faire vacciner.
En effet, tous les cantons sont montés aux barricades. «Moquerie», «injustifiable», «fausses incitations, l’idée a été vivement critiquée de toutes parts. «D’une part, ces bons sont injustes pour tous ceux qui ont déjà été vaccinés. D’autre part, verser de l’argent pour un acte de solidarité n’est pas suisse», avait ainsi résumé le canton de Glaris. Le Conseil fédéral devrait donc en toute logique faire machine arrière, ce mercredi.
En revanche, les autres piliers proposés par le Conseil fédéral, le 1er octobre dernier, pourraient bien être maintenus. La mise en place d’une semaine nationale de vaccination devrait donc bel et bien avoir lieu courant novembre. Elle avait été approuvée par une large majorité des cantons.
L’autre idée d’ajouter 170 nouvelles unités de vaccination mobiles a reçu un accueil moins favorable. La moitié des cantons y était opposée. Une manière d’aller à la rencontre des gens «dans les vallées, sur les places du village, devant les stades de foot, dans les centres commerciaux», avait expliqué Alain Berset. Mais les cantons avaient souligné le manque de personnel spécialisé et certains avaient demandé que l’armée soit mobilisée puisque les recrues dans les unités de soins apprennent à faire des piqûres. Mais du côté de la cheffe de la Défense, Viola Amherd, on ne se montrerait guère favorable.
Le Conseil fédéral doit donc annoncer ses décisions ce mercredi après-midi. Mais une chose est sûre: il aura sans doute fort à faire pour répondre aux questions de la population lucernoise et convaincre les indécis sur sa stratégie. Le climat risque d’être tendu et les contrôles de sécurité seront très élevés.