Réforme des retraites: Plus d’une centaine d’arrestations et des heurts

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Réforme des retraitesPlus d’une centaine d’arrestations et des heurts

La police a arrêté de nombreuses personnes lors des rassemblements en réaction au recours de l’article 49.3. La tension monte à la veille du vote sur la motion de censure. 

Les rues de Paris ont été le théâtre d’affrontements samedi soir.

Les rues de Paris ont été le théâtre d’affrontements samedi soir.

JULIEN DE ROSA / AFP

Un total de 169 personnes, dont 122 à Paris, ont été interpellées samedi soir en France lors des manifestations émaillées de tensions, contre la réforme des retraites et le recours au 49.3 pour la faire adopter, selon un bilan dimanche du ministère de l’Intérieur. A Paris, place de la Concorde où les rassemblements étaient interdits, 400 contrôles ont eu lieu et 12 interpellations, a précisé le ministère.

Il y a eu 110 interpellations dans le secteur de la place d’Italie, où des manifestants s’étaient déportés, a-t-il ajouté. Jusqu’à 4200 personnes ont manifesté dans ce quartier du XIIIe arrondissement qui a été le théâtre de heurts avec la police dans la soirée.

Des incidents – semblables à ceux observés place de la Concorde les deux soirs précédents – ont eu lieu, des poubelles étant incendiées, des vitres de panneaux d’affichage et des abribus pris pour cibles. Des barrières de chantiers ont été utilisées pour bloquer des rues et des jets de projectiles ont visé les forces de l’ordre, a constaté une journaliste de l’AFP.

Interpellations dans plusieurs villes

Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et canons à eau pour disperser les manifestants. Le calme était revenu vers 22h30. A Lyon, 15 personnes ont été interpellées après des incidents causés par «des groupes d’individus violents», selon la préfecture.

Jeudi, 10’000 personnes s’étaient rassemblées sur la place de la Concorde à Paris, selon le ministre de l’Intérieur, et 258 personnes avaient été interpellées. Vendredi, quand 4000 personnes avaient été recensées, 61 interpellations avaient eu lieu, selon la préfecture de police de Paris.

L’ensemble des personnes interpellées ne sont pas systématiquement placées en garde à vue. Pour celles qui le sont, les procédures sont notamment soit classées sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée ou absence d’infraction, soit aboutissent à une présentation devant un délégué du procureur (qui prononce entre autres un rappel à la loi) ou à une comparution immédiate.

A titre d’exemple, selon le Parquet de Paris, sur les 292 mesures de garde à vue prises en marge de la manifestation de jeudi, seules neuf ont donné lieu à un déferrement notamment pour un rappel à la loi. Toutes les autres gardes à vue ont été levées sans poursuites.

Veille d’une journée charnière sur ce dossier

Plusieurs ministres s’expriment dans les médias pour défendre le recours à l’article 49.3. Pour rappel, il permet de faire passer un texte sans vote à l’Assemblée nationale. Mais il expose également aux dépôts de motions de censure. «Je pense qu’il n’y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement», a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Le groupe indépendant Liot (Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires) et le Rassemblement National en ont déposé. Elles seront votées lundi.

(AFP)

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