KenyaUn enfant de 4 ans survit 6 jours dans la savane
Séparé de ses frères et sœurs lors d’une tempête, le petit n’a été retrouvé par un pilote d’avion qu’au bout d’une intense recherche, affamé mais vivant malgré les prédateurs.
- par
- Michel Pralong
Le 28 novembre dernier un petit garçon de 4 ans gardait du bétail avec ses frères et sœurs aînés non loin d’Asa, au sud-est du Kenya. Une tempête a éclaté et l’enfant s’est retrouvé séparé des siens lors des pluies torrentielles.
Comme il n’avait pas été retrouvé ni n’était rentré chez lui le lendemain, le chef de la communauté a fait appel au Sheldrick Wildlife Trust, une association qui s’occupe notamment de la sauvegarde des éléphants. Il avait entendu qu’elle avait retrouvé un enfant perdu quelques jours avant grâce à son avion.
Des meutes de hyènes et de chacals
Le pilote s’est donc lancé à la recherche du petit, tandis que 70 membres de la communauté poursuivaient leurs opérations sur le terrain, comme le relaie le «Daily Mail». Des traces du garçon avaient été repérées à 7 km du village, mais elles s’étaient effacées en raison des pluies. Le pilote a sillonné la zone, ne voyant que des meutes de hyènes et de chacals, ce qui ne faisait que renforcer l’urgence de retrouver l’enfant.
Les jours ont passé, les recherches se sont poursuivies, sans succès. La seule consolation était de savoir que, ayant suffisamment plu, le garçon trouverait de l’eau pour boire. Au cinquième jour après la disparition du petit, le pilote a été informé le soir que des traces avaient été découvertes à 15 km du village. Dès le lendemain matin, il s’y est précipité avec son appareil. Après une heure et demie passée à chercher l’équipe au sol, sans succès, le miracle s’est produit.
«Sur mon aile gauche, j’ai vu une petite silhouette en dessous de moi, entourée d’une masse d’arbustes et d’arbres, a écrit Roan Carr-Hartley sur le site de l’organisation. Je n’en croyais pas mes yeux, mais il était là: un petit garçon entouré d’une nature sauvage sans fin. J’étais sous le choc qu’il soit toujours en vie et qu’il marche. Le garçon s’est d’abord recroquevillé loin de l’avion, puis a commencé à filer sous les buissons et les arbres. Il était manifestement hypoglycémique et trébuchait en marchant».
Des chants de joie
Le pilote a alors repéré l’équipe de recherche et a fini par leur faire comprendre qu’il avait trouvé l’enfant et lui montrer où il était. «Ils ont commencé à courir. Ils ont finalement atteint le garçon, qui était encore figé dans l’incrédulité que son calvaire soit terminé. En l’atteignant, ils l’ont soulevé au-dessus de leurs épaules et ont commencé à l’acclamer et à chanter».
Ramené chez lui, l’enfant a été réhydraté et mis sous perfusion. Son corps était couvert de piqûres de moustiques, d’égratignures dues aux buissons épineux et ses pieds avaient des ampoules et étaient blessés par des épines et des coupures. Il était extrêmement faible.
Le pilote a reçu une chèvre en remerciement et a appris quelques jours plus tard que l’enfant était totalement remis alors que ses parents avaient rajouté Roan à son nom en l’honneur du pilote. Les amis du petit ont d’ailleurs surnommé celui-ci «Pilote».