Le Valais a dû verser près de 100’000 francs à des détenus

En Valais, des prisonniers devraient suivre une mesure thérapeutique en milieu fermé. Mais faute de place, ils sont incarcérés en prison, comme les autres détenus. Résultat, le canton a dû les indemniser.

Cette affaire concerne six condamnés décrits par la RTS comme particulièrement dangereux et souffrant de troubles psychologiques. Entre 2018 et 2021, l’État a dû leur verser des indemnités d’un montant total approchant les 100’000 francs: 94’000 francs.

Cette situation pourrait perdurer car le Conseil d’État valaisan évoque la construction d’un centre spécialisé dans sa stratégie pénitentiaire 2030, mais il n’a pas entamé de démarches concrètes.

Cette situation «inacceptable» est dénoncée par la députée-suppléante Patricia Meylan (Le Centre), qui a déposé un texte au Grand Conseil. Pour elle, la santé des condamnés est menacée. «Ces personnes doivent aller purger la sanction dans un milieu thérapeutique carcéral fermé, mais nous n’avons pas de telles places à disposition, le Valais doit donc placer ces condamnés dans d’autres cantons», explique-t-elle à la RTS. «Et quand les places manquent, des malades sont enfermés en détention préventive à la prison des Îles à Sion, parfois plus de trois ans».

Patricia Meylan ajoute que le canton est dans l’illégalité. «On peut attendre d’un canton qu’il réagisse immédiatement quand il fait quelque chose d’illégal. Et ce n’est pas le cas».

De son côté, l’ancien cadre du milieu carcéral valaisan André Naudin a l’impression que le canton s’accommode de devoir indemniser des détenus. «Cela coûte sûrement moins cher que d’ouvrir un centre en Valais pour accueillir ces personnes-là», lâche-t-il.