ÉtudeLe risque de bulle immobilière se dégonfle, sauf à Zurich
Selon UBS, les déséquilibres sur les marchés immobiliers ont en général diminué dans les grands centres financiers. Les prix pourraient baisser si les taux d’intérêt restaient élevés.
Le risque de bulle immobilière a nettement dégonflé après une «correction généralisée» dans 25 grandes villes dans le monde, sauf à Tokyo et Zurich, selon une étude d’UBS, qui s’attend pourtant à ce que les prix continuent de baisser si les taux d’intérêt restent élevés.
Avec la brusque hausse des taux d’intérêt, les déséquilibres sur les marchés immobiliers ont fortement diminué, selon la banque suisse, qui publie chaque année une étude passant en revue le risque de surchauffe dans 25 grands centres financiers, allant de New York et Londres à Singapour.
Recul marqué à Francfort
En moyenne, les prix de l’immobilier ont chuté de 5% en valeur réelle (corrigée de l’inflation) entre mi-2022 et mi-2023 dans les 25 villes analysées, selon cette étude, le recul étant particulièrement marqué à Francfort et Toronto, les deux villes qui présentaient le plus de signes de surchauffe dans le classement de l’année passée. Les prix y ont chuté de 15% au cours des quatre derniers trimestres, selon ses calculs.
«La fin abrupte de l’environnement de taux bas a secoué le château de cartes», constatent les auteurs de l’étude, après une décennie de forte croissance qui avait porté les prix à des «hauteurs vertigineuses».
Insuffisant pour améliorer l’accès au logement
Dans le précédent classement, réalisé en 2022, neuf villes présentaient des risques de bulles immobilières, dont Munich, Hong Kong, Vancouver, Amsterdam et Tel-Aviv. Mais ce chiffre a été ramené à deux en 2023, seules Zurich, où se trouve le siège social d’UBS, et Tokyo présentant encore un risque de surchauffe, selon elle.
Malgré les corrections observées sur de nombreux marchés, le recul des prix n’a toutefois pas été suffisant pour améliorer l’accès au logement de «façon significative», note UBS.
Prix déconnectés de la réalité
Les prix restent déconnectés des revenus réels à Tokyo, Paris, Tel-Aviv et Londres, où l’achat d’un logement de 60 mètres carrés représente toujours dix années de salaire annuel d’un salarié qualifié dans le secteur des services. À Hong Kong, même ceux qui «gagnent le double du salaire annuel» d’un employé qualifié dans ce secteur «peineraient» à acquérir un logement, soulignent les économistes.