Dommages environnementauxHolcim trainé devant la justice suisse par des pêcheurs indonésiens
Quatre personnes portent plainte contre le géant du ciment Holcim à Zoug, siège social de l’entreprise, avec l’aide d’une ONG suisse. Plusieurs voix s’élèvent aussi dans notre pays.
- par
- Jessica Monteiro
A l’autre bout du monde, quatre Indonésiens ont porté plainte contre le cimentier suisse Holcim pour dommages environnementaux avec l’appui de l’ONG suisse Entraide Protestante Suisse (EPER), a annoncé cette dernière mardi lors d’une conférence de presse. Les plaignants reprochent à Holcim d’endommager leur île à coup de rejets de CO₂ élevés. Conséquence: le changement climatique entraine des inondations qui affectent tourisme et économie locale. Le quatuor réclame des indemnisations pour les dommages et des mesures de protection contre la montée des eaux. «C’est la première fois qu’un groupe suisse doit répondre juridiquement de son rôle dans les changements climatiques», selon l’EPER.
De son côté, Holcim assure à l’AFP que l’entreprise prend «très au sérieux les questions climatiques» et se veut leader de la décarbonisation dans son secteur.
De l’Indonésie à Eclépens
Ce n’est pas la première fois qu’Holcim fait face à des reproches. L’extraction de calcaire dans la colline du Mormont (Eclépens, VD) a déclenché l’installation d’une «zone à défendre» (ZAD). Les zadistes accusent le cimentier de détruire une grande «richesse biologique». La police cantonale les a expulsés des lieux au terme d’une opération controversée. La saga judiciaire ne fait que commencer puisqu’une quarantaine de personnes attendent leur procès.