Fusillades à RotterdamLe profil «psychotique» du tireur était connu
Le parquet avait averti l’hôpital universitaire, où l’individu suivait des études de médecine, pour l’informer de son comportement «inquiétant».
![Une femme de 39 ans, sa fille de 14 ans et un homme de 46 ans ont trouvé la mort lors de cette fusillade. Une femme de 39 ans, sa fille de 14 ans et un homme de 46 ans ont trouvé la mort lors de cette fusillade.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/01/e2aadba8-1ce8-4dd4-98f6-4ca8b8a1014b.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=a29e63c4480597a49c4ce02729822274)
Une femme de 39 ans, sa fille de 14 ans et un homme de 46 ans ont trouvé la mort lors de cette fusillade.
AFPLes autorités néerlandaises avaient tiré la sonnette d’alarme sur le «comportement psychotique» de l’homme soupçonné d’être responsable d’une double fusillade meurtrière jeudi, à Rotterdam. Le parquet avait écrit cette année à l’hôpital universitaire Erasmus au sujet de cet étudiant en médecine soupçonné d’avoir abattu sa voisine, sa fille de 14 ans et un professeur de l’hôpital.
L’homme, appelé Fouad L., avait un comportement «inquiétant» et «psychotique», avait écrit le ministère public à l’université dans un e-mail. Le parquet avait notamment fait état d’un épisode au cours duquel cet homme s’était allongé à moitié nu sur un tas de feuilles dans son jardin avec un rire de maniaque. Les autorités ont également examiné le contenu du téléphone portable de cet homme de 32 ans. Ils y ont trouvé des photos de personnes poignardées, ainsi que de la propagande d’extrême droite.
Mobile encore inconnu
«On suppose que cela influencera votre décision sur le fait de savoir s’il est éligible au diplôme de médecine», avait écrit le parquet dans son e-mail. Le suspect, qui se trouve désormais en détention, a d’abord ouvert le feu, jeudi, dans une maison de la ville portuaire néerlandaise de Rotterdam, tuant une femme de 39 ans et blessant grièvement sa fille de 14 ans, décédée peu après.
Il a ensuite pénétré dans une salle de classe de l’hôpital Erasmus, tuant un enseignant de 46 ans. Le tireur a également allumé des incendies, vite éteints mais qui ont provoqué la panique alors que le personnel médical tentait d’évacuer les patients, certains en fauteuil roulant et d’autres sur des brancards. L’homme semble avoir agi seul pour des motifs encore inconnus, a indiqué la police.
Maltraitance animale
Le suspect avait été reconnu coupable de cruauté envers les animaux après avoir maltraité son lapin de compagnie, des actes filmés par un voisin selon le parquet. On ignore dans l’immédiat si ce voisin figure parmi les personnes tuées et si le tireur avait nourri une rancœur envers l’hôpital. On ne sait pas non plus si l’établissement avait donné suite à l’avertissement du parquet le concernant. «Nous ne pouvons encore rien dire sur les motifs de ces actes terribles. L’enquête se poursuit», a déclaré le procureur général, Hugo Hillenaar, en soulignant que le suspect coopérait avec la police.
«C’était un drame, un vrai drame», a déclaré Angeliek Vleesenbeek, une patiente de l’hôpital qui prenait un café à l’extérieur lorsque des policiers ont commencé à crier aux gens de se rendre à une école toute proche. «On ne s’attend pas à ça aux Pays-Bas», a déclaré Sem Built, un fonctionnaire de 38 ans. «Aux États-Unis, oui, mais ici aux Pays-Bas? Je ne me serais jamais attendu à ce qu’un enseignant (soit tué)», a ajouté Sem Built, qui a assisté au drame.