Hockey sur glaceUn joueur du LHC pointé du doigt par le médecin d’Ambri
Dans la NZZ, le médecin d’Ambri fait un plaidoyer contre les charges à la tête en condamnant une faute d’Andrea Glauser du Lausanne HC, mais en oubliant que la pire infraction de la saison a été commise par… un joueur de son propre club.
- par
- Cyrill Pasche
Sur le fond, le médecin du HC Ambri-Piotta, Nicola Biasca, a entièrement raison. Il faut être plus strict lorsqu’il est question de charges contre la tête et globalement plus sévère afin de protéger la santé des joueurs.
Ancien joueur d’Ambri et de Grasshopper en LNB, Nicola Biasca est orthopédiste et chirurgien. Il a fait partie pendant près de 20 ans des commissions internationales en charge de la protection de la santé des joueurs. Il se trouve qu’il est aussi le père de l’attaquant néo-international du EV Zoug, Attilio Biasca.
Dans un plaidoyer contre les charges à la tête publié samedi dans la Neue Zürcher Zeitung, le médecin d’Ambri estime que les arbitres ne protègent pas suffisamment les joueurs et que les infractions devraient punies plus sévèrement. Et il a certainement raison.
L’exemple choisi par le médecin du club léventin dans le quotidien zurichois est toutefois surprenant, sachant que la pire faute de la saison a précisément été commise par un joueur d’Ambri: au mois d’octobre, le Québécois Laurent Dauphin avait violemment chargé Tyler Moy avec la canne et à hauteur de la tête dans une action que l’on peut sans autre qualifier d’agression.
Dauphin n’avait écopé que de quatre matches de suspension pour une action qui aurait mérité le double et aurait surtout pu avoir des conséquences dramatiques pour l’attaquant de Rapperswil.
Pas un mot sur Laurent Dauphin
Mais dans la NZZ de samedi, le médecin du club léventin s’insurge uniquement contre une faute commise mercredi soir à Zoug par le défenseur du Lausanne HC Andrea Glauser sur l’attaquant allemand du EVZ Marc Michaelis. Aucune enquête n’a d’ailleurs, par la suite, été ouverte par le juge unique contre le défenseur du LHC.
L’arrière du LHC avait été sanctionné par une pénalité de deux minutes pour un contact avec relativement peu d’élan (en comparaison avec le cas Dauphin), qui semblait accidentel et non pas intentionnel (l’Allemand, proche de la bande, s’était tourné au dernier moment alors que Glauser avait déjà amorcé sa mise en échec).
Michaelis (ndlr: comme plus tard dans la même partie Miikka Salomäki chargé bien plus dangereusement dans le dos par un Zougois à proximité de la bande et blessé pour plusieurs semaines) n’avait pas pu reprendre le match.
Dans l’article de la NZZ, Biasca soulève un important problème du hockey sur glace actuel: les commotions cérébrales. Reste que l’unique exemple choisi, celui d’Andrea Glauser mercredi à Zoug, semble tout de même un peu maladroit: «Nous avons introduit les nouvelles règles de contrôle de la tête au sein de l'Association mondiale de l'IIHF en 2002 afin que le nombre de blessures à la tête puisse enfin diminuer (...) Mais nos arbitres ne protègent pas suffisamment les joueurs et ne travaillent pas vraiment avec nous. Au lieu de punir durement des actions comme lors du match de Zoug, ils examinent si le joueur est réellement blessé ou s'il est en partie responsable de la blessure.»
Ambri (10e, 53 points) se déplace à Bienne (9e, 54 points) samedi pour la revanche de la partie de la veille remportée 3-2 par les Seelandais en Léventine. Un duel qui revêt une importance capitale pour les deux formations, au coude à coude au classement de National League.