YémenDes combats autour de la ville yéménite de Marib font 67 morts
«Cinquante-huit rebelles et neuf soldats gouvernementaux ont été tués dans des combats et par des frappes aériennes», ont annoncé des sources militaires.
Des affrontements au Yémen ont fait 67 morts au cours des 24 dernières heures parmi les rebelles Houthis et les soldats pro-gouvernement dans la bataille pour Marib, dernier bastion loyaliste dans le nord du pays en guerre, selon des sources militaires et médicales.
«Cinquante-huit rebelles et neuf soldats gouvernementaux ont été tués dans des combats et par des frappes aériennes dans les provinces de Marib et Chabwa (près de Marib)», ont indiqué les sources militaires à l’AFP, un bilan confirmé par des sources médicales.
Plus de 20 raids contre les rebelles ont été menés par la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite et qui appuie les forces loyalistes depuis 2015, selon des sources gouvernementales. Les rebelles, proches de l’Iran, contrôlent déjà une large partie du nord du Yémen, notamment la capitale Sanaa prise en 2014. Les Houthis font rarement état de bilan de victimes dans les combats.
Marib, province riche en pétrole
Les combats autour de Marib se sont intensifiés ces derniers jours faisant des dizaines de morts, sur fond d’impasse diplomatique pour un cessez-le-feu. Environ 400 combattants des deux camps ont péri en septembre.
Depuis février, les rebelles tentent de prendre le contrôle de cette province riche en pétrole, située à environ 120 kilomètres de la capitale Sanaa, et qui constitue le principal maillon manquant pour le pouvoir dans le nord du pays.
La perte de Marib serait un échec cuisant pour le gouvernement et l’Arabie saoudite qui le soutient. En quelques mois, les Houthis ont pourtant bien réalisé des percées vers Marib sur différents fronts, se rapprochant progressivement de la ville.
Vains efforts diplomatiques
La bataille de Marib a accentué le conflit au Yémen, où sévit le pire désastre humanitaire au monde selon l’ONU, qui met en garde contre un risque de famine à grande échelle. Quelque 80% des 30 millions d’habitants dépendent d’une aide humanitaire qui manque de financement.
Les organisations internationales estiment que la guerre a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés internes. Alors que l’ONU et Washington poussent à la fin de la guerre, les Houthis ont notamment exigé la réouverture de l’aéroport de Sanaa, sous blocus saoudien depuis 2016, avant tout cessez-le-feu ou négociations.
Les efforts de l’ONU ces dernières années pour faire cesser les combats ont été vains. En juin, l’ancien émissaire de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, avait dressé un constat d’échec au terme d’une mission de trois ans. Son successeur, le diplomate suédois Hans Grundberg, a appelé à une «paix durable». «Il est impératif que tous les efforts soient déployés de façon à relancer un processus politique qui peut engendrer des solutions durables répondant aux attentes des femmes et hommes yéménites», a-t-il ajouté dans un communiqué. Marib abrite plus de deux millions de déplacés répartis dans 139 camps, un refuge menacé par l’offensive des Houthis.