Guerre en UkraineDe violents combats font toujours rage à Lyssytchansk
Samedi, les combats se sont poursuivis dans la dernière grande ville à ne pas être aux mains des Russes dans la région de Lougansk, l’une des deux provinces du Donbass.
De violents combats ont fait rage samedi à Lyssytchansk, grande ville de l’est de l’Ukraine, au coeur de la bataille pour le contrôle du Donbass, tandis que le Bélarus a affirmé avoir abattu des missiles tirés depuis l’Ukraine et menace de riposter à l’avenir. Dans le Donbass, région industrielle de l’est de l’Ukraine, largement russophone, en partie contrôlée par les séparatistes prorusses depuis 2014 et dont Moscou vise la conquête, les informations en provenance de Lyssytchansk étaient contradictoires.
«Les combats font rage (…) Heureusement, la ville n’est pas encerclée et est sous contrôle de l’armée ukrainienne», a assuré dans la journée à la télévision Rouslan Mouzytchouk, porte-parole de la Garde nationale de l’Ukraine. Les séparatistes soutenus par Moscou, citée par l’agence de presse TASS, ont auparavant affirmé que la ville était «totalement encerclée».
Jumelle de celle de Severodonetsk
Lyssytchansk est la dernière grande ville à ne pas être aux mains des Russes dans la région de Lougansk, l’une des deux provinces du Donbass et «épicentre des combats», selon les mots samedi soir du président ukrainien Volodymyr Zelensky. La ville, qui comptait avant la guerre près de 100’000 habitants, est jumelle de celle de Severodonetsk, conquise la semaine dernière par Moscou après le retrait des forces ukrainiennes à l’issue de plusieurs semaines de bataille. Les deux villes sont séparées par la Donets, principal affluent du Don.
La prise de Lyssytchansk permettrait à l’armée russe d’avancer vers Sloviansk, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest, déjà sous le feu de l’artillerie russe, et Kramatorsk, autre grande ville du Donbass dont les habitants supportent le bruit quotidien des bombardements et des sirènes d’alerte.
«Lourdes pertes»
À Sloviansk, qui subit depuis au moins une semaine des tirs de roquettes jour et nuit touchant des quartiers résidentiels, au moins quatre civils ont été tués et 12 blessés depuis vendredi matin, selon le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko.
Un tir de roquettes a notamment touché des maisons habitées vendredi soir, provoquant la mort d’une femme qui était dans son jardin et blessant son mari, a raconté samedi un voisin à un journaliste de l’AFP en montrant les dégâts provoqués sur des bâtiments du quartier.
«La matinée […] a été particulièrement agitée»
Le maire de la ville, Vadym Liakh, a accusé les forces russes d’avoir utilisé des armes à sous-munitions, interdites par des traités internationaux auxquels Moscou n’est pas partie. À Drobropyllia, «il y a au moins deux morts et trois blessés», dont deux enfants de quatre et sept ans, dans des bombardements russes qui ont détruit plusieurs habitations, selon les autorités de la région de Donetsk.
Plus au nord, à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, «la matinée […] a été particulièrement agitée», a indiqué le gouverneur régional Oleg Sinegoubov, selon qui des missiles ont frappé un quartier de la ville sans faire de victimes. «L’activité ennemie dans la région de Kharkiv s’intensifie», a estimé samedi soir le président ukrainien. Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère de la Défense russe, a déclaré que l’armée de l’air russe avait frappé à Kharkiv l’usine de tracteurs locale abritant des troupes et du matériel militaire ukrainien.