GrèceL’ancien président Carolos Papoulias meurt à 92 ans
Le vétéran grec de la politique est décédé dimanche, a annoncé la présidence grecque.
Carolos Papoulias, président au plus fort de la crise économique 2008-09, est décédé dimanche à l’âge de 92 ans.
«Avec tristesse, nous adressons nos dernières salutations à Carolos Papoulias», a déclaré dans un communiqué la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou.
«Il a honoré par son éthique et son comportement la plus haute institution d’Etat, défendant vigoureusement la cohésion sociale et l’unité nationale», a-t-elle ajouté.
Issu des rangs du parti socialiste Pasok, Carolos Papoulias a d’abord été élu président en 2005 avant d’être réélu pour un second mandat de cinq ans en 2010, au début de la crise grecque, qui a plongé le pays dans la tourmente politique et économique la plus grave des dernières décennies.
Sous pression en 2012
Il a ensuite été confronté à la colère des Grecs et sa popularité a subi un coup fatal pour son soutien à l’austérité, dictée par l’UE et le FMI.
En octobre 2012, la Grèce était en proie à une spirale de la crise de la dette et à des réductions de salaires impopulaires. Des manifestants avaient bloqué un défilé national à Thessalonique et scandé «traître» au passage du président Papoulias, alors âgé de 83 ans.
Avant de quitter la parade avec dépit, ce dernier n’avait pas manqué de livrer le fond de sa pensée aux médias et aux chahuteurs.
«Nous nous sommes battus pour la Grèce. J’étais un combattant de la résistance à 15 ans, luttant contre le nazisme et les Allemands», avait déclaré le chef d’Etat, dont le père était un officier supérieur de l’armée qui avait également combattu pour la Grèce.
Carolos Papoulias a été l’un des premiers hommes politiques à abandonner son salaire en solidarité «aux sacrifices du peuple».
Athlète de haut niveau
Né à Ioannina en Epire (nord-ouest), le 4 juin 1929, il a été actif dans la résistance anti-nazie de 1942 à 1944, alors qu’il n’était qu’adolescent. Après des études de droit à Athènes, Milan (Italie) et Cologne (Allemagne), il devient avocat en 1963, profession qu’il exercera jusqu’en 1981, lors de sa nomination comme secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères par Andréas Papandréou.
Adolescent, il était un athlète de haut niveau, champion national de saut à la perche et membre de l’équipe nationale de volleyball.
Pendant la dictature des colonels (1967-1974), il s’exila en Allemagne et devint l’un des cofondateurs du Mouvement socialiste pan-hellénique (Pasok) dirigé par Andréas Papandreou.
Député de 1977 à 2000, il a été deux fois ministre des Affaires étrangères dans des gouvernements socialistes (1985-1989 et 1993-1996) et a dirigé la politique pro-arabe et pro-serbe du Pasok pendant la guerre de Yougoslavie dans les années 1990.