ColombieLe gouvernement et l’ELN reprennent leurs pourparlers
Le 20 février, la guérilla de l’ELN avait annoncé le gel des pourparlers de paix et une «crise ouverte» avec le gouvernement. Lundi, le dialogue a repris.
Le gouvernement de Colombie et l’Armée de libération nationale (ELN) ont annoncé lundi à La Havane la reprise de leurs pourparlers de paix, quelques jours après l’annonce par la guérilla d’extrême gauche du gel des négociations.
«Nous avons analysé les progrès réalisés dans le cadre des accords et les problèmes auxquels est confrontée la Plateforme de dialogue pour la paix, pour lesquels chaque partie a pris des engagements en vue du bon déroulement du processus de paix», ont écrit les deux parties dans un communiqué commun.
«Nous poursuivrons les activités prévues dans les accords. Nous procéderons à une évaluation des efforts et des engagements au cours du septième cycle» qui aura lieu au Venezuela en avril, poursuit le texte diffusé à l’issue d’une réunion de deux jours dans la capitale cubaine.
Le 20 février, l’ELN avait annoncé le gel des pourparlers de paix et une «crise ouverte» avec le gouvernement, dénonçant des «violations» des règles convenues lors du lancement en 2022 de ces négociations.
Elle accusait les autorités de Bogota de ne pas avoir respecté des règles convenues au démarrage des discussions. La guérilla fustigeait notamment la mise en place d’un dialogue avec le gouverneur du département de Narino (sud-ouest), Luis Alfonso Escobar, en parallèle des pourparlers en cours.
Le gouvernement colombien avait assuré que l’exécutif avait «pleinement respecté tous ses engagements». «Il a toujours été disposé à trouver des solutions aux situations critiques et aux difficultés rencontrées par la Plateforme de dialogue», avait-il ajouté.
Plusieurs cycles
Début février, les deux parties avaient annoncé à La Havane une prolongation de six mois du cessez-le-feu, avec l’engagement de la part de la guérilla de mettre fin à sa pratique des enlèvements.
Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, a entamé des discussions avec les principaux groupes armés opérant dans le pays. Avec l’ELN, mais aussi les dissidents de la guérilla marxiste des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) qui rejettent l’accord de paix historique signé en 2016, ainsi qu’avec des groupes paramilitaires et des narcotrafiquants.
Plusieurs cycles de négociations avec l’ELN ont déjà eu lieu au Venezuela, au Mexique et à Cuba, qui jouent le rôle de garants avec les gouvernements du Brésil, du Chili et de la Norvège. À ces pays s’ajoutent l’Allemagne, l’Espagne, la Suède et la Suisse, qui accompagnent les pourparlers, ainsi qu’un représentant du secrétaire général des Nations Unies.
Présente dans l’Ouest sur la côte Pacifique et dans le nord-est frontalier du Venezuela, l’ELN, dont les effectifs sont évalués à 5800 combattants, défie l’État colombien depuis sa naissance en 1964 dans le sillage de la révolution cubaine.