PologneL’armée érige une clôture en barbelé contre les migrants biélorusses
Comme annoncé, les militaires polonais s’affairaient vendredi à la construction d’une haute barrière à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie.
L’armée polonaise a commencé à ériger une clôture en fil barbelé le long de la frontière avec la Biélorussie, afin d’empêcher les migrants de la franchir pour passer sur le territoire de l’Union européenne (UE). Haute de 2,5 mètres, elle doit s’étendre sur 180 kilomètres, soit près de la moitié de la longueur totale de la frontière boisée entre les deux pays.
Des dizaines de militaires s’affairaient sur le chantier vendredi, près de la petite ville frontalière de Krynki, dont les habitants étaient divisés sur ce projet. «C’est nécessaire dans cette situation», a déclaré Magda, 31 ans, soulignant que les migrants pouvaient bien demander l’asile aux passages de frontière officiels. «On voit comment les garde-frontières travaillent, combien d’efforts ils déploient pour maîtriser la situation», ajoute-t-elle.
Mais selon Marek Epler, un retraité de 66 ans, «cette clôture qu’ils dressent, ces poteaux vont s’effondrer après quelques pluies».
Un afflux dirigé par le régime d’Alexandre Loukachenko?
Ces derniers mois, des milliers de migrants, originaires pour la plupart du Moyen-Orient, ont tenté de traverser la frontière entre la Biélorussie et les pays orientaux de l’Union européenne (UE): la Lettonie, la Lituanie et la Pologne.
L’UE soupçonne le régime biélorusse de diriger le flux de migrants vers la frontière européenne en guise de représailles contre les sanctions imposées par l’UE.
La Pologne et les pays baltes qualifient ce procédé d’«attaque hybride» et ont promis de fermer la frontière pour empêcher les migrants d’y accéder.
Vendredi, les garde-frontières polonais ont indiqué avoir enregistré 3059 tentatives de traversée de la frontière depuis le début du mois d’août, dont 55 au cours des dernières 24 heures.
Des Afghans seraient aussi bloqués à la frontière polonaise
La Pologne vient de doubler, à 2000 soldats, son contingent militaire dans la zone frontalière orientale.
Un groupe de migrants qui, selon une ONG sur place, sont originaires d’Afghanistan, reste bloqué à la frontière depuis près de trois semaines. Selon les responsables polonais, ils campent à quelques centimètres du territoire polonais. Les gardes les empêchent de passer en Pologne où ils pourraient demander l’asile, le gouvernement affirmant que ce serait céder au «chantage» de l’homme fort biélorusse, Alexandre Loukachenko.
L’agence de l’ONU pour les réfugiés, le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme ont tous exhorté la Pologne à fournir une aide humanitaire aux migrants. La Pologne a répondu qu’elle ne pouvait apporter son aide que moyennant le consentement des autorités biélorusses.