Football: Entre l'OM et l'AEK Athènes, une amitié devenue fraternité

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Depuis 1989, Phocéens et Athéniens ont tissé des liens au-delà des gradins. Comme il y a deux semaines au Stade Vélodrome, la rencontre des deux équipes en Europa League (ce jeudi à 21h) devrait avoir des allures de fête.

Lucien Willemin
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Lucien Willemin
Les ultras marseillais ont déployé un tifo célébrant leur amitié avec l'AEK à l'occasion du match aller, le 26 octobre dernier.

Les ultras marseillais ont déployé un tifo célébrant leur amitié avec l'AEK à l'occasion du match aller, le 26 octobre dernier.

AFP

Des supporters de deux clubs opposés le soir même défilant ensemble quelques heures avant le coup d'envoi… Ce n'est pas un mirage. Cela s'est bien déroulé jeudi 26 octobre dernier lors de la réception de l'AEK Athènes par l'Olympique de Marseille. Mais d'où vient cette entente reliant ces deux équipes, qui se retrouvent ce jeudi en banlieue athénienne pour leur deuxième duel en Europa League?

Il faut remonter à 1989 et une première rencontre en huitième de finale de Coupe d'Europe des clubs champions (l'ancêtre de la Ligue des champions) pour retrouver les débuts de cette amitié désormais trentenaire. À son origine, deux groupes d'ultras: le Commando Ultra 84 (CU84) coté marseillais et ses homologues grecs de l'Original 21.

À l’époque, les supporters de l'OM sont impressionnés par la ferveur des fans visiteurs avec qui ils partagent certaines revendications. «Ils étaient ouvertement antiracistes, presque anarchistes, explique un ancien membre du CU84 à l'AFP. Leur tribune, c'était un gros bordel et elle était ouverte à tous, comme la nôtre.»

«Il n'y a qu'une seule équipe à Athènes: AEK»

Si les deux clubs ne s'étaient pas affrontés depuis ce huitième de finale qui avait souri aux Olympiens (3-1 sur les deux matches), leur relation s'est renforcée au fil des années. D'abord en 1993, lors du déplacement de l'AEK à Monaco, les Marseillais s'en étaient allés soutenir leurs amis grecs face aux Monégasques, leur club étant suspendu de toute compétition européenne à la suite de l'affaire VA-OM.

Des banderoles et autres tifos à la gloire des deux équipes sont depuis régulièrement arborés au Vélodrome et au stade Agia Sophia, notamment quand l'OM affronte une autre formation grecque et inversement. En 2011, à l'occasion de la venue de l'Olympiakos, le CU84 avait alors déployé un grand tifo affichant en grec «Il n'y a qu'une seule équipe à Athènes: AEK».

Des supporters de l'AEK arborant des écharpes de l'OM.

Des supporters de l'AEK arborant des écharpes de l'OM.

REUTERS

Le match aller du 26 octobre dernier a donc été l'occasion pour ces supporters de célébrer cette amitié devenue fraternité. «Dans le monde dans lequel on vit, ce serait beau de revoir plus souvent ce qu'on a vu ce soir», a souligné Gennaro Gattuso, l'entraîneur de l'OM, à l'issue de la victoire de son équipe (3-1).

Pour les 3500 aficionados de l'AEK ayant fait le déplacement, la fête a semblé avoir pris le pas sur la défaite. «On a vu une image qui nous a plu à la fin du match, une image qui représente le foot. Ça fait toujours chaud au cœur de voir ça», a appuyé le joueur de l'OM Geoffrey Kondogbia, qui est allé saluer le parcage visiteurs avec ses coéquipiers.

Une image qui contraste forcément avec celle du caillassage du bus de l'OL quelques jours plus tard ayant forcé le report de l'Olympico, ou celles d'affrontements entre supporters tournant au drame. Le décès d'un jeune supporter de l'AEK lors d'une rixe avec des ultras du Dinamo Zagreb en août dernier avait d'ailleurs donné lieu à une vague de soutien du club phocéen à ses amis athéniens.

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