PandémieOmicron va-t-il déclencher un tsunami dans l’économie?
Début 2020, l’apparition du Covid-19 avait généré un raz-de-marée financier au niveau mondial. Le nouveau variant sera-t-il aussi dévastateur? Les milieux économiques sont inquiets.
À quoi s’attendre après le tsunami économique provoqué début 2020 par l’apparition du Covid-19 et le trou d’air de la première moitié de 2021? La flambée des contaminations au variant Omicron inquiète, même si les économies mondiales se sont habituées à vivre avec la pandémie. Tour d’horizon de ses possibles effets pour 2022.
La croissance mondiale devrait ralentir, du moins début 2022
La patronne du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva a alerté dès début décembre d’une possible révision à la baisse de ses prévisions de croissance mondiale, actuellement à 4,9% pour 2022.
Aux États-Unis, «Omicron fait déjà des dégâts», constate l’économiste en chef de l’agence de notation new-yorkaise Moody’s, Mark Zandi, tablant sur 2,2% de croissance au premier trimestre, contre 5,2% avant Omicron. Ces perturbations devraient se dissiper dès le deuxième trimestre, affirme-t-il toutefois.
En zone euro, Andrew Kenningham, chef économiste pour l’Europe au centre de recherche Capital Economics, estime aussi que des restrictions comme les confinements hollandais et autrichien vont engendrer un ralentissement au premier trimestre puis un rebond, surtout si le pic épidémique a lieu en janvier.
L’incertitude est plus grande pour les pays émergents et la Chine, les premiers étant moins vaccinés et la seconde appliquant des confinements locaux draconiens au nom de sa stratégie zéro Covid.
La reprise du secteur du voyage est stoppée dans son élan
Milliers de vols annulés pendant les fêtes, bateaux de croisière détournés ou annulés, réservations d’hôtels en berne: Omicron entrave la reprise espérée d’un secteur du voyage qui a beaucoup souffert des vagues précédentes.
Les spécialistes du divertissement craignent également que l’explosion des cas ne freine l’ardeur des clients à retourner au casino, au théâtre ou au cinéma.
Sur les Bourses mondiales, ces secteurs ont pourtant le vent en poupe depuis quelques semaines. Depuis le 20 décembre, l’action du croisiériste Carnival a grimpé de près de 20% et celle d’Air France d’environ 15%.
L’inflation pourrait s’aggraver
Avant Omicron, l’inflation aux États-Unis et en zone euro était au plus haut depuis plusieurs décennies. Son rythme pourrait encore s’accélérer.
Les chaînes mondiales d’approvisionnement étant déjà en surchauffe, ce qui conduit à des pénuries de matériaux et de matières premières, une hausse de la demande pourrait faire encore plus grimper les prix.
Ailleurs, les ménages brésiliens ou nigérians voient leur pouvoir d’achat plombé par une inflation à deux chiffres, et l’économie britannique est au bord de la contraction, selon les Chambres de commerce britanniques.
Le recours massif aux aides aux entreprises n’est plus d’actualité
Les programmes massifs d’aide aux entreprises du printemps 2020, comme le recours au chômage partiel, qui ont creusé à 226’000 milliards de dollars la dette mondiale l’an dernier selon le FMI, semblent de l’histoire ancienne. La planète a appris à vivre avec le Covid-19 et «on parle désormais de mettre en place des dispositifs d’aide plus structurels», précise Nicolas Poitiers, chercheur à l’institut Bruegel (Bruxelles).
Des aides plus ciblées restent toutefois d’actualité pour les secteurs les plus sinistrés, à l’instar des programmes français ou britanniques à destination du tourisme et de l’hôtellerie-restauration.