Séismes en Turquie et en SyriePlus de 3800 morts, le froid et la nuit gênent les secours
Le sud de la Turquie et le nord de la Syrie ont été, tôt lundi, touchés par un séisme de magnitude 7,8, suivi quelques heures plus tard par une très forte réplique de magnitude de 7,5.
Plus de 3800 personnes, selon des bilans provisoires, ont été tuées lundi dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7,8, suivi quelques heures plus tard par une forte réplique. L’aide internationale se mobilisait après ces secousses alors que les opérations de secours étaient gênées par le froid et la nuit.
En Turquie, le bilan provisoire est passé lundi soir à 2379 morts, selon l’organisme public de gestion des catastrophes. Et en Syrie le chiffre des morts a atteint près de 1440, selon le Ministère de la santé et les secouristes.
Selon l’OMS, le bilan final sera beaucoup plus élevé
Ce bilan ne cesse de s’alourdir, un grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers. La pluie et la neige, tombée à certains endroits en abondance, et la baisse attendue des températures avec la tombée de la nuit rendaient lundi soir encore plus difficile le travail des secours.
Dans ces conditions, l’Organisation mondiale de la santé a dit s’attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. «Nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux», a dit une responsable des situations d’urgence du bureau européen de l’OMS, Catherine Smallwood.
Des dizaines de répliques
Une première secousse est survenue à 4 h 17 locales (2 h 17 en Suisse) dans le district de Pazarcik (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7,5, à 11 h 24 (heure en Suisse), toujours dans le sud-est de la Turquie.
«Je l’ai vivement ressenti parce que je vis au dernier étage. Nous sommes sortis en panique. C’était presque le même que ce matin. J’ai tellement peur maintenant, je ne peux plus rentrer dans mon appartement, je ne sais pas ce qui va se passer maintenant», confie une habitante de Kayapinar.
«Ma sœur et ses trois enfants sont sous les décombres. Aussi son mari, son beau-père et sa belle-mère. Sept membres de notre famille sont sous les débris», a raconté Muhittin Orakci, qui attendait les opérations de secours devant un immeuble effondré à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie.
Face à cette désolation, partout les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris. Plus au sud, la citadelle byzantine de Gaziantep, érigée au VIe siècle, s’est partiellement effondrée. Sur Twitter, des internautes turcs partageaient l’identité et la localisation de personnes prises au piège sous les décombres dans plusieurs villes du sud-est du pays.
En Syrie, le séisme a provoqué des scènes de panique, les habitants se sont rués dehors, à pied ou en voiture, malgré les pluies torrentielles, ainsi qu’au Liban voisin où les secousses ont été fortement ressenties.
Les gazoducs alimentant la région ont été touchés et les provinces de Hatay, Kahramanmaras et Gaziantep sont privées de gaz. Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, ont également été ressenties au Liban et à Chypre, ainsi qu’au Kurdistan irakien. Mais aucune victime n’a été signalée.
Appel à l’aide internationale
«Toutes nos équipes sont en alerte. Nous avons émis une alarme de niveau quatre. C’est un appel y compris à l’aide internationale», a indiqué le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu sur la chaîne Haberturk. «Nos équipes sont en état d’alerte pour secourir les survivants», ont aussi affirmé les Casques Blancs syriens, des secouristes engagés dans les zones rebelles en Syrie, sur Twitter.