Hockey sur glace: A Ajoie, Jannik Fischer s’est imposé comme un exemple à suivre

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Hockey sur glaceA Ajoie, Jannik Fischer s’est imposé comme un exemple à suivre

Celui qui a débarqué d’Ambri ce printemps s’est vite imposé comme le patron de la défense ajoulote. L’ancien du LHC évoque son début de parcours à Porrentruy avant le derby de ce vendredi à Bienne (19h45).

Julien Boegli
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Julien Boegli
Jannick Fischer  est le seul joueur du HCA à présenter un plus/minus positif après 15 rencontres.

Jannick Fischer  est le seul joueur du HCA à présenter un plus/minus positif après 15 rencontres.

Marc Schumacher/freshfocus

La direction du HC Ajoie a décidé de rompre le silence le 20 janvier. Face à l’impatience qui se faisait grandissante dans les travées de l’enceinte de Porrentruy, le club a profité de la venue de Rapperswil, en ce vendredi soir de début d’année, pour (enfin) dévoiler les contours de son futur effectif.

15 minutes avant l’entrée des acteurs, l’écran de la patinoire s’est animé et les annonces, au nombre de six, se sont succédé. Dans le lot, une majorité de prolongations (Brennan, Pouilly, Schmutz, Macquat et Huber) et un engagement, celui de Jannik Fischer. Au moment de prendre connaissance, avec soulagement, des noms qui défilent sur le cube central, celui de T.J. Brennan a récolté, et de loin, les applaudissements les plus nourris. 

Une décision audacieuse, mais réfléchie

Moins acclamé que l’arrière américain, révélation du championnat en Ajoie, le transfert de Fischer se révèle pourtant être une bien bonne pioche réalisée par le directeur sportif Julien Vauclair. C’est aujourd’hui que le public jurassien prend conscience de l’importance du Zougois d’origine dans le dispositif défensif du dernier de National League.

Élément le plus utilisé en infériorité numérique, il est le seul joueur du HCA à présenter un plus/minus positif après 15 rencontres (+1). Fischer est par ailleurs l’un des défenseurs de la ligue à avoir bloqué jusqu’à présent le plus de frappes adverses (29), cependant loin derrière son compère Kevin Fey (45), l’homme qui finit chaque match avec des bleus sur le corps.

Après cinq années passées en Léventine, Jannik Fischer a donc choisi de s’engager avec un collectif qui a évité de peu la relégation face à La Chaux-de-Fonds lors du barrage. Une décision audacieuse, mais murement réfléchie, qu’il défend par une volonté de se réorienter professionnellement. «Je ne regrette absolument pas mon choix. Je me sens super bien ici. Cette équipe me plaît. J’ai tout ce qu’il me faut, hormis les points évidemment.»

Premier arrivé, dernier parti

Une chose est sûre: si Ajoie croupit en fond de classement, ce n’est certainement pas à cause de son mauvais comportement défensif, bien au contraire même. Avec 3,33 buts concédés par match en moyenne, il fait pour l’heure mieux que lors de ses deux premiers concours à ce niveau (3,69 la saison passée et 4,39 lors de l’exercice 2021/22). L’apport du solide arrière, qui a vécu la promotion en LNA à Lausanne en 2013 avec son frère Simon, y est forcément pour quelque chose. «J’amène à l’équipe ce que je suis capable de faire, comme je l’ai toujours fait par le passé», dit-il simplement.

Que ce soit sur la glace ou dans le vestiaire, Fischer est un exemple à suivre. Travailleur acharné, premier arrivé et dernier parti lors des entraînements matinaux, son implication est totale. «C’est dans mon caractère et ça l’a toujours été. Je veille à apporter beaucoup d’énergie dans le but de mener l’équipe à la victoire. Le jour où je ne parviens plus à amener cette impulsion positive, c’est qu’il sera temps d’arrêter le hockey.»

Le rôle de Jannick Fischer (à dr., ici face au Zougois Louis Robin) est de «bloquer des shoots et de jouer dur».

Le rôle de Jannick Fischer (à dr., ici face au Zougois Louis Robin) est de «bloquer des shoots et de jouer dur».

Marc Schumacher/freshfocus

A 33 ans et sous contrat avec le HCA jusqu’en 2025, l’heure n’est évidemment pas encore venue. «De par mes caractéristiques physiques, mon rôle n’est pas de marquer, mais de bloquer des shoots et de jouer dur. Vu notre situation au classement, je ne peux évidemment pas être satisfait de mon début de saison, il nous faut plus de points.»

Ajoie en a obtenu quatre lors des deux dernières sorties à Davos (victoire 2-1) et mardi face à Lugano (défaite 2-1 en prolongation), le tout en n’inscrivant que trois buts. Une moisson pour ainsi dire miraculeuse pour un collectif qui peine encore et toujours à trouver le chemin des filets. «On est tous dans le même bateau. Derrière ou devant, qu’on soit Suisse ou étranger, on est tous concernés par le travail défensif et offensif», clame-t-il. Un discours sous forme d’absolution pour ses partenaires attaquants, dont le faible rendement est souvent reproché depuis la rentrée. 

«L’ambiance sera spéciale, raison de plus pour y aller à fond.»

Jannick Fischer avant le match Bienne – Ajoie

Malgré ce manque de réussite chronique, le numéro 90 des « jaune et noir » veut croire en de meilleurs lendemains. «Nos trois dernières sorties étaient meilleures, on a bossé en équipe. Il y a beaucoup de choses positives à retenir.» Un réveil qui a permis aux Ajoulots de stopper l’hémorragie après neuf revers de rang.

Avant d’aller défier Bienne – un voisin tout autant mal en point et qui, lui également, n’a remporté qu’une seule de ses dix dernières rencontres –, Jannik Fischer se dit confiant: «On connait cet adversaire, très dangereux offensivement. L’ambiance sera spéciale, raison de plus pour y aller à fond. Notre but, comme à chaque match, est de ramener des points.» Son HCA l’avait fait le 22 septembre, remportant pour la première fois depuis son accession à la NL un derby spectaculaire conclu sur le score de 6-5 après la séance de tirs au but. 

Relégué à cinq longueurs de Kloten (13e), qu’il accueillera mardi prochain à Porrentruy, et à sept des Seelandais (12e), le HC Ajoie se voit offrir deux matches charnière. Deux affiches qui pourraient, selon les résultats obtenus, déjà conditionner la suite de son championnat

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