Tennis: La «Djokomania» s’empare des Eaux-Vives 

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TennisLa «Djokomania» s’empare des Eaux-Vives

Le meilleur tennisman du monde fait monter la température au Geneva Open, un jour avant son entrée en lice prévue mercredi. Plongée dans les coulisses au parc des Eaux-Vives.

Sylvain Bolt Genève
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Sylvain Bolt Genève
À Genève, l’engouement autour de la venue du meilleur tennisman du monde monte en flèche, à un jour de son entrée en lice aux Eaux-Vives.

À Genève, l’engouement autour de la venue du meilleur tennisman du monde monte en flèche, à un jour de son entrée en lice aux Eaux-Vives.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Après ses premières balles tapées la veille au Geneva Open, Novak Djokovic va s’adresser à la presse sur le coup de 16 heures ce mardi. En début daprès-midi, il s’est offert une nouvelle session d’entraînement devant une foule conquise. Le Serbe est un homme très attendu sur le tournoi genevois.

Il est arrivé comme une rock-star en fin de matinée dans le cadre idyllique, en provenance de l’un des hôtels huppés de la cité de Calvin. Si le logement officiel des joueurs est le Metropole situé près de l’horloge fleurie, Roger Federer avait dormi au Four Seasons Hôtel des Bergues lors de sa venue au tournoi en 2021. Un palace cinq étoiles qui se situe de l’autre côté du pont du Mont-Blanc. Mystère autour de la résidence choisie par la star serbe cette année.

Avec «l’effet Djokovic», les organisateurs envisagent un «sold out sur l’ensemble de la semaine», comme le précise Laurent Ducret, chef de presse du Geneva Open. Pour la venue du meilleur tennisman du monde, un agent de sécurité supplémentaire a été engagé afin de canaliser la foule notamment lors de ses entraînements, où un cordon a dû être mis en place.

«Une journaliste de l’Equipe est venue en dernière minute et quelques télévisions supplémentaires. Et nous avons dû refuser une quinzaine de photographes et quelques journalistes, en raison de nos capacités d’accueil limitées», précise le membre de l’organisation, montrant la tente exiguë qui abrite les journalistes accrédités.

A Genève, c’est tout l’environnement du Geneva Open qui s'emballer avant de voir à l’oeuvre Novak Djokovic. Plongée dans les coulisses de la «Djokomania» qui s’est emparée des Eaux-Vives ce mardi.

Guillaume, Jacques et Nina espèrent être retenus pour ramasser les balles lors d’un match de Novak Djokovic.

Guillaume, Jacques et Nina espèrent être retenus pour ramasser les balles lors d’un match de Novak Djokovic.

DR

Parmi la soixantaine de ramasseurs de balles, seuls quatre équipes de six pourront oeuvrer mercredi en fin de journée, lors de l’entrée en lice de la star du tennis mondial. «On veut tous être là pour ramasser quand Djokovic va jouer mercredi, ce serait un rêve parce que c’est une légende!», s’enthousiasme Nina, 13 ans. «Ce serait tellement beau, mais pour être sélectionnés, il faut être les meilleurs des meilleurs», résume Guillaume, 12 ans. «On est observés et notés lors de chaque match, on doit s’améliorer au niveau de la vitesse, être attentifs et réactifs, jamais dans la lune», poursuit Jacques, 11 ans.

«On a la consigne de faire profil bas, on n’a pas le droit de parler aux joueurs, de leur demander un autographe ou un selfie»

Nina, ramasseusse de balles

Le verdict tombera mercredi matin. «Du coup, aujourd’hui on doit tout donner», sourit Guillaume. Si la venue de Novak Djokovic décuple leur enthousiasme, les jeunes ramasseurs de balles ne peuvent pas non plus se transformer en groupies. «On a la consigne de faire profil bas, on n’a pas le droit de parler aux joueurs, de leur demander un autographe ou un selfie mais parfois des photos de groupes sont organisées et j’espère que ce sera le cas avec Djokovic», précise Nina.

«Moi, hier (ndlr: lundi), j’ai tenu le parapluie à Yannick Hanfmann quand la tempête est arrivée et il m’a demandé comment je m’appelais et quelle langue je parlais», s’illumine Guillaume, jalousé par ses camarades. Même s’ils ne sont pas retenus pour donner des balles à «Nole» sur la terre battue de Genève, les trois jeunes suivront quoi qu’il arrive l’entrée en lice de la star. «Voir le meilleur tennisman du monde jouer à Genève, c’est fou!», lance Jacques, encore ébahi par la nouvelle.

Sara, deuxième depuis la droite, est l’une des hôtesses du Geneva Open. Fan de tennis, elle tentera de se libérer quelques minutes pour voir jouer «Nole».

Sara, deuxième depuis la droite, est l’une des hôtesses du Geneva Open. Fan de tennis, elle tentera de se libérer quelques minutes pour voir jouer «Nole».

Depuis vendredi, Sara et ses collègues ont entendu une phrase en boucle. «Quand est-ce que Djokovic va-t-il jouer?», sourit l’hôtesse espagnole, qui a déjà oeuvré à l’Open de Madrid et fait partie de la trentaine de personnes chargées de l’accueil des VIP. Fan de tennis, Sara se réjouit de pouvoir observer le meilleur tennisman du monde. «Avec mes collègues, on va essayer de se relayer aux différents postes pour voir au moins 10-15 minutes de son match chacune», sourit-elle.

«Nous sommes partenaires du tournoi depuis ses débuts, mais il faut avouer qu’il est entré dans une nouvelle dimension avec la venue de Novak Djokovic, c’est vraiment bon pour l’image et pour tous les partenaires», se réjouit son boss Thomas, à la tête de sa société évenementiel ThomasevenT. 

Berend, deuxième depuis la gauche et ses potes sont membres de la Wawrinka Academy. Ils ont hâte de voir «Nole» à l’œuvre à l’entraînement.

Berend, deuxième depuis la gauche et ses potes sont membres de la Wawrinka Academy. Ils ont hâte de voir «Nole» à l’œuvre à l’entraînement.

DR

Vêtus de leurs t-shirts de la Wawrinka Academy, ces quatre jeunes ne sont-ils pas déçus de ne pas pouvoir suivre Stanislas Wawrinka à Genève? «Un peu, mais on peut aussi se contenter de voir Novak Djokovic, sourit Berend, 17 ans. On allait venir de toute façon observer les pros ici, mais là c’est quand même un niveau au-dessus.»

«À l’entraînement, j’observe son langage corporel sur le court, en étant plus décontracté qu’en match»

Mateja, membre de la Wawrinka Academy.

À ses côtés, Mateja se réjouit particulièrement de la session d’entraînement du Serbe qui s’est déroulée en début d’après-midi. «J’observe comment il organise son entraînement, le sérieux qu’il y met, s’il fait aussi des fautes et voir son langage corporel sur le court en étant plus décontracté qu’en match», déroule celui qui a déjà pu voir le maître à l’œuvre en Serbie et en Bosnie. 

Kushi, d’origine Népalaise, est une immense fan de Novak Djokovic. Elle rêve d’une photo avec son idole à Genève.

Kushi, d’origine Népalaise, est une immense fan de Novak Djokovic. Elle rêve d’une photo avec son idole à Genève.

DR

Étudiante à l’École hôtelière de Lausanne, Kushi a des étoiles dans les yeux. «Je suis une immense fan de Djokovic, donc vous n’imaginez pas ma réaction quand j’ai appris qu’il allait s’aligner à Genève», s’emporte la jeune femme d’origine népalaise. Sur sa grande balle de tennis, elle a déjà récolté la signature de Ben Shelton et de Taylor Fritz.

«Me manque plus que celle de Djoko, même si je sens que ça va être plus difficile», confie-t-elle lucidement. De toute façon, l’étidiante en hôtelerie a déjà pu soutirer un paraphe de son idole, c’était lors du tournoi de Madrid. «Le rêve absolu, ce serait d’avoir une photo avec lui!», se met à rêver la jeune femme.

Luizia et Henrik vont sécher les derniers cours à l’université avec un but commun: faire signer leur photo avec Novak Djokovic, prise lors de sa venue à Genève pendant un célèbre salon horloger.

Luizia et Henrik vont sécher les derniers cours à l’université avec un but commun: faire signer leur photo avec Novak Djokovic, prise lors de sa venue à Genève pendant un célèbre salon horloger.

DR

À choisir entre la dernière semaine d’université et la venue du meilleur tennis du monde, Luizia (20 ans) et Henrik (22 ans) n’ont pas hésité. «Je joue au tennis et j’entraîne ici aux Eaux-Vives et à Cologny», précise l’étudiante en économie. «Quand j’ai reçu la notification que Djokovic allait jouer à Genève, je n’y croyais pas, raconte son pote. On serait quand même venus, mais peut-être pas toute la semaine, ça rend l’expérience magique!».

L’an passé, les deux jeunes avaient rencontré le Serbe à Genève, devant son hôtel du Mandarin Oriental. «Il était venu pour un grand salon horloger et on avait pu faire une photo de notre rencontre, se souvient Luizia. L’idée, c’est de pouvoir faire signer cette photo par «Nole»!»

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