Animaux: Genève accusé d’euthanasier trop de chats et chiens

Des défenseurs des animaux accusent Genève d’euthanasier trop de chats et de chiens importés illégalement. Le canton s’en défend et estime que, dans quelques cas, la lutte contre la rage doit primer.

Dans le canton du bout du lac, depuis 2017, entre un et huit chats ou chiens sont euthanasiés par les autorités chaque année. Il s’agit d’animaux importés illégalement dont les propriétaires ne peuvent pas prouver qu’ils sont vaccinés, rapporte la «Tribune de Genève». Parfois, lorsqu’ils viennent de pays où la rage est endémique, une mise à mort est décidée. «L’acte d’euthanasie, même chez un animal sain, doit être entrepris afin de pouvoir autopsier le cerveau» et faire un diagnostic, explique le vétérinaire cantonal Michel Rérat.

L’association Genève Chiens, cependant, juge l’euthanasie de ces chats et chiens «inhumaine». «Nos autorités ne gèrent pas le domaine de la rage, elles réagissent à une paranoïa injustifiée», plaide son président Manuel Alonso Unica. Il souligne qu’aucun cas de rage n’a été détecté à Genève depuis 2003. Et que les autorités devraient isoler ces animaux pour s’assurer qu’ils ne sont pas malades plutôt que de les tuer.

Le canton réplique que la rage reste une menace bien réelle et qu’une femme est par exemple morte récemment en Inde après une morsure de chien. Michel Rérat, surtout, assure dans le quotidien genevois que ces isolements sont décidés dans la grande majorité des cas. «À chaque fois qu’une mise en quarantaine est possible, le service la privilégie et l’ordonne», affirme le vétérinaire cantonal. L’an dernier, dit-il, 58 mesures de surveillance vétérinaires ont ainsi été décidées.