Suisse : Malgré la crise énergétique, il ne devrait pas y avoir de récession

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SuisseMalgré la crise énergétique, il ne devrait pas y avoir de récession

La croissance suisse devrait être de 2,3% cette année et de 1% en 2023, des chiffres revus à la baisse par le KOF, en raison des incertitudes sur l'approvisionnement en énergie.

L’inflation en Suisse devrait diminuer «à partir du milieu de l’année prochaine» pour revenir en dessous de 2% fin 2023, selon le KOF.

L’inflation en Suisse devrait diminuer «à partir du milieu de l’année prochaine» pour revenir en dessous de 2% fin 2023, selon le KOF. 

BNS

Malgré la crise énergétique, la Suisse ne devrait pas entrer en récession, selon les prévisions de l’institut KOF qui élabore cependant deux scénarios plus négatifs, compte tenu des incertitudes sur l’approvisionnement en gaz et en électricité.

Le centre de recherches conjoncturelles lié à l’École polytechnique fédérale de Zurich a abaissé sa prévision de croissance pour l’économie suisse à 2,3% pour 2022, contre 2,7% auparavant, et de 1% en 2023 (contre 1,6% précédemment), indique-t-il mercredi, dans un communiqué. 

Pas de rationnement «important»

«L’incertitude quant à l’approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain a augmenté», explique le KOF, qui part néanmoins du principe qu’il n’y aura pas de rationnement «important» grâce aux livraisons en provenance d’autres pays, aux économies d’énergie et aux stocks de gaz existants. 

Hausse de la consommation

Contrairement à d’autres pays, la consommation devrait continuer de soutenir l’économie suisse, même si les revenus réels y sont aussi sous pression avec l’inflation, bien plus faible toutefois que dans la zone euro.

Les effets de rattrapage après la levée des restrictions sanitaires vont certes s’estomper, mais la consommation continuera d’augmenter, selon cet institut, qui s’attend à une nouvelle baisse du taux d’épargne, «encore élevé».

Les pertes de pouvoir d’achat devraient de surcroît être compensées par des hausses des salaires, l’an prochain, alors que «la Suisse se trouve cet automne dans une période de négociations salariales intense», ajoute-t-il.

Vers une baisse de l'inflation

Après avoir culminé à 3,5% sur un an en août, soit son plus haut niveau en près de trente ans, l’inflation en Suisse devrait par ailleurs diminuer «à partir du milieu de l’année prochaine» pour revenir en dessous de 2% fin 2023, selon ses projections, «étant donné que la conjoncture internationale ralentit sensiblement». 

Scénarios négatifs

Dans un contexte très incertain, le KOF a cependant élaboré un scénario plus négatif envisageant une interruption totale des livraisons de gaz et de pétrole de la Russie vers l’Union européenne, à partir d’octobre. Dans ce cas, seules 25% des importations de gaz russes pourraient être compensées, selon ses projections, les effets se faisant alors ressentir surtout début 2023. Le PIB n’enregistrerait donc qu’une croissance de 2,1% en 2022 et se contracterait de 0,4% en 2023.

Le KOF envisage également un second scénario de pénurie d’électricité en France qui obligerait la Suisse à prendre des mesures d’économie d’énergie, et donnerait une nouvelle impulsion à l’inflation. Dans un environnement économique se dégradant, le PIB suisse diminuerait alors de 1% en 2023.

(AFP)

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