BienneUn chien empoisonné en promenade, une plainte déposée
Un Jack Russel a été sauvé in extremis après avoir avalé des médicaments lors de sa promenade quotidienne, ce qui lui a valu une dialyse à la clinique universitaire de Berne.
- par
- Vincent Donzé
Jean-Luc Itten ferait, dit-il, tout pour son chien. Il le prouve avec une dialyse à 6000 francs réalisée en urgence à Berne, à la clinique universitaire pour petits animaux. Motif: son Jack Russel Oskar a avalé des barbituriques dans un bosquet, avant-hier.
Les médicaments ont-ils été jetés ou perdus? «Ce qui m’étonne, c’est qu’Oskar a reniflé ça dans les buissons et je ne vois pas un chien être attiré par des médocs», réfléchit Jean-Luc Itten. Les barbituriques étaient-ils enrobés de viande pour servir d’appât? «J’ai entendu parler de boulettes empoisonnées dans la forêt des Tilleuls», rapporte le maître d’Oskar.
C’est à la pause de midi, mercredi, que Jean-Luc a sorti Oskar le long du chemin du Ried, près de la clinique des Tilleuls. Sans laisse, puisque c’est autorisé, et avec lancer de bâtons! Ce rituel dure depuis neuf ans le long d’un chemin apprécié des promeneurs de chiens, mais aussi de quelques flâneurs qui s’asseyent au soleil sur des bancs.
«Une pile électrique»
Quand le Jack Russel s’est engouffré dans des buissons, son maître l’a appelé une fois, deux fois, trois fois avant de le siffler, chose inhabituelle: «Je me suis demandé ce qu’il pouvait bien manger», raconte-t-il. Oskar n’est pas revenu tout de suite. «Et d’un coup, il est sorti comme une fleur», rapporte Jean-Luc Itten. La promenade s’est poursuivie sans accroc.
De retour à la maison, Jean-Luc a laissé Oskar faire la sieste avec Happy, un bâtard grec. Mais quand il est rentré du bureau 90 minutes plus tard, il n’y avait que Happy derrière la porte pour lui faire la fête: «Oskar est une pile électrique et là, il semblait roupiller», rapporte son maître.
«Il s’est écroulé»
«Quand je l’ai touché, il a sursauté anormalement. Et quand j’ai voulu le mettre sur ses pattes, il s’est écroulé», poursuit Jean-Luc Itten. En route pour le vétérinaire, à Bienne! Problème: utiliser un vomitif ou réaliser un lavage d’estomac s’est révélé trop risqué. Départ pour la Clinique pour petits animaux, à Berne!
«Ils étaient quatre à s’en occuper toute la nuit», rapporte aujourd’hui Jean-Luc Itten. La dialyse réalisée a fait l’effet escompté: Oskar est sorti de la clinique hier après-midi. Dans l’intervalle, Jean-Luc Itten a refait le chemin de la veille, sans trouver d’appât, mais il a posé des affichettes: «Tenez vos chiens en laisse et faites attention à ce qu’ils mangent!»
Une plainte déposée
Une plainte a été déposée hier auprès de la police cantonale bernoise. Le plaignant souhaite surtout l’arrestation de celui qui a empoisonné son chien, si son geste est intentionnel. Des frais vétérinaires élevés sont en jeu, mais il s’agit surtout d’empêcher une récidive. Hier matin sur Facebook, un post mettait les propriétaires de chien en garde contre des boulettes de viande avec des lames de rasoir vers la Tissot Arena, à Bienne.
Des boulettes empoisonnées, ce n’est pas une nouveauté à Bienne. Il y a deux ans au chemin des Narcisses, dans le quartier de Mâche, c’était du riz. En promenade avec sa maîtresse un dimanche après-midi, le yorkshire Theo avait avalé un appât. Il vomissait, si bien que des médicaments lui ont été administrés pendant dix jours. D’après une riveraine, les appâts contenaient de la mort-aux-rats.
Un allume-feu
Des appâts empoisonnés apparaissent régulièrement sous diverses formes, à Bienne et ailleurs, avec un piège dissimulés dans une saucisse, une boulette ou une pomme. Ici un allume-feu, là des clous, des vis ou des épingles, voire des lames de rasoir à l’intention des chiens et des chats, mais aussi des cygnes et des canards qui ne mâchent pas la nourriture avant de l’avaler.
Il y a cinq ans à Courtételle, la femelle pitbull «Kiara» a été piégée deux fois en trois jours: la première avec des lames de rasoir qui lui ont coupé les pattes entre les griffes, la seconde avec de la mort-aux-rats qui l’a laissée le regard apeuré, le ventre gonflé et le corps étalé, trois indices révélateurs d’un empoisonnement.