Football: Un climat étrange, mais pas de débordements autour de l’équipe de Suisse

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FootballUn climat étrange, mais pas de débordements autour de l’équipe de Suisse

La délégation helvétique a été prise en charge par la police serbe dès son arrivée à Belgrade. Elle est prête à défier ce samedi soir la Biélorusse à Novi Sad.

Daniel Visentini, Novi Sad
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Daniel Visentini, Novi Sad
L’équipe de Suisse s’est évité tout problème jusqu’ici depuis son arrivée en Serbie.

L’équipe de Suisse s’est évité tout problème jusqu’ici depuis son arrivée en Serbie.

AFP

Pour aller de Belgrade à Novi Sad, là où la Biélorussie accueille ses adversaires à huis clos, il suffit de remonter le Danube. Voyage à contre-courant, vers le nord de la Serbie: l’image raconte le périple de l’équipe de Suisse pour son premier match des éliminatoires de l’Euro 2024. Voyage vain? Début avril, l’UEFA, cernée par les pressions politiques et sportives, décidera si la Biélorussie du dictateur Loukachenko, qui soutient activement la Russie d’un Poutine sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, doit être bannie elle aussi. Les turpitudes des uns n’excusent pas celles des autres et c’est dans ce contexte pesant que commencent les qualifications pour l’équipe de Suisse.

On sait tout le passif entre la Serbie et la Suisse, les tensions cristallisées autour de Granit Xhaka notamment il y a trois mois au Mondial qatari. Le capitaine de la sélection incarne, de par ses origines kosovares, le malaise politique d’une Serbie qui refuse de reconnaître l’indépendance du nouveau pays. Vendredi soir, quand la Suisse s’est posée à Belgrade, il y avait des craintes de débordements.

Il ne s’est rien passé. Dans le hall des arrivées «normales», pas de traces des internationaux helvétiques. Pour éviter tout problème éventuel, l’équipe de Suisse a emprunté une sortie VIP pour rallier le car qui l’attendait. Bonne idée.

Quelques chiens bruyants, rien de plus

Plus loin, dans le hall «normal», quelques figures patibulaires traînaient. C’est un Serbe, grand fan de l’Étoile Rouge de Belgrade, qui nous l’a précisé. «J’en ai vu quelques-uns, oui, que j’ai reconnus à leur allure typique, des fanatiques de la cause serbe, qui étaient là, a-t-il expliqué. Ils n’étaient pas nombreux, mais j’ai remarqué leur petit manège. Ils sont allés à plusieurs reprises voir le tableau qui note les arrivées des vols. Quand le vol de l’équipe de Suisse s’est posé, ils se sont un peu activés. Et comme aucun joueur n’arrivait ensuite, ils ont commencé à tourner en rond, avant de disparaître.» Chronique de l’inutilité.

La Suisse a rejoint son hôtel sous escorte, sans le moindre problème. La délégation n’a dormi ni à Belgrade, ni à Novi Sad, mais dans un entre-deux, un établissement réservé pour elle seule, facile à sécuriser, pour éviter tout désagrément nocturne ou autre manifestation d’hostilité.

Il n’y a eu qu’un seul petit souci: dans le petit village qui a accueilli la sélection helvétique, il y a beaucoup de chiens errants. Qui ont aboyé durant la nuit. Seul désagrément contre lequel les autorités serbes ne pouvaient rien.

Le début du chemin

Ce samedi, la Suisse fera en car et sous escorte policière le petit bout de chemin qui manque pour rallier Novi Sad et pour y disputer son premier match des éliminatoires de l’Euro 2024 où elle est la grandissime favorite du groupe I (les adversaires étant la Biélorussie, Andorre, Israël, le Kosovo et la Roumanie).

Un groupe de six. Qui pourrait donc devenir un groupe de 5 début avril si l’UEFA se décide enfin, sous la pression, à exclure la Biélorussie de la compétition. Auquel cas, faute d’avoir eu le courage de trancher avant, tout cela n’aura servi à rien.

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