GéopolitiqueLa vice-présidente américaine, Kamala Harris, en visite au Vietnam
Alors que la politique étrangère du président, Joe Biden, se focalise sur la crise en Afghanistan, sa vice-présidente se rend en Asie du Sud-Est, une région «stratégiquement et économiquement importante» pour Washington.
Au moment où les forces américaines sont aux prises avec de difficiles évacuations d’Afghanistan, la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris part vendredi pour un voyage qui doit l’emmener au Vietnam, site d’une débâcle militaire américaine peut-être encore plus célèbre.
Cette visite en Asie du Sud-Est, au cours de laquelle elle doit se rendre d’abord à Singapour, était prévue avant le fulgurant retour des talibans au pouvoir en Afghanistan au cours du week-end. Mme Harris a été critiquée, surtout par des commentateurs de droite, pour ce voyage au Vietnam.
Mais des responsables américains soulignent que le choix de ce pays résulte des défis géopolitiques à venir, loin du traumatisme de la chute de Saïgon en 1975. La vice-présidente «se concentre sur les menaces du futur, pas celles du passé», a dit un haut responsable de la Maison Blanche sous couvert d’anonymat.
«Nous pouvons faire plus d’une chose à la fois»
Il a reconnu que la politique étrangère du président Joe Biden était actuellement focalisée sur la crise à l’aéroport de Kaboul, où quelques milliers de soldats américains tentent d’évacuer des dizaines de milliers de ressortissants américains et d’alliés locaux.
Mais au moment où la Chine dispute aux États-Unis l’influence politique et la domination navale dans la région indo-pacifique, l’Asie du Sud-Est est «stratégiquement et économiquement importante» pour Washington, selon ce responsable. «Cela n’a pas changé avec l’Afghanistan», a-t-il ajouté. «Nous pouvons faire plus d’une chose à la fois».
Ce sera la première fois que le Vietnam reçoit un numéro deux de la Maison Blanche. Mme Harris doit arriver à Hanoï mardi soir et rencontrer des responsables vietnamiens mercredi. La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, riche en ressources naturelles et plaque tournante du trafic international de marchandises.
Plusieurs pays riverains comme les Philippines, la Malaisie, Brunei et le Vietnam contestent cependant certaines de ces revendications. L’administration Biden veut donner un nouveau départ aux relations avec les pays asiatiques et nouer des alliances pour faire face à Pékin, après les turbulences et l’imprévisibilité de l’ère Donald Trump.