ImmobilierGenève: s’acheter un logement avec seulement 5% de fonds propres?
Au bout du Léman, l’UDC et le PLR s’allient pour faire une proposition novatrice: que l’État avance l’argent pour favoriser l’accès au logement. La somme devrait être remboursée sur dix ans.
- par
- Eric Felley
C’est comme l’œuf de Colomb, il suffisait d’y penser. Et si l’État avançait l’argent aux particuliers qui veulent acquérir un logement, mais qui n’ont pas les fonds nécessaires? C’est l’idée avancée mardi par les sections UDC et PLR de Genève. Ils partent du constat que pour acquérir un bien immobilier, il faut au moins posséder 20% de fonds propres pour négocier avec une banque. Par ailleurs, l’argent retiré du 2e pilier ne peut pas dépasser la moitié de cet apport, soit les 10%.
«Si l’on ajoute à cela, la rareté de l’offre et l’impossibilité pour le locataire d’acheter son propre appartement, notent les deux partis, on comprend pourquoi notre canton ne compte que 17% de propriétaires». Ainsi, la plupart des ménages de la classe moyenne ne font que payer un loyer toute leur vie, alors que leur aspiration légitime serait d’investir dans leur propre logement et «pouvoir ainsi le transmettre à leurs enfants».
C’est l’État qui fait la banque
Dans un projet de loi, le PLR et l’UDC veulent autoriser l’État «à prêter à un primo acquérant, qui ne dispose pas de fonds propres en quantité́ suffisante - mais dont la capacité financière, notamment en termes de revenus, est adéquate - les fonds propres exigés par les établissements bancaires ou les assurances jusqu’à concurrence de 15%». En quelque sorte, ce sera l’État qui fait la banque.
L’acquéreur n’aurait donc plus que 5% de fonds propres à mettre sur la table. Selon leur projet, ces montants avancés par l’État doivent faire l’objet d’un plan de remboursement sur 10 ans et la dette hypothécaire doit être ramenée à 65% de la valeur de nantissement de l’immeuble en l’espace de 15 ans maximum.