Tour de FranceIls ont grimpé 20 fois l’Everest pour préparer le Tour
L’application Strava a révélé des données téléchargées par 36 cyclistes professionnels ayant pris le départ des Tour de France (masculins et féminins).
- par
- Sylvain Bolt Arenberg
Peu importe le genre, les cyclistes du Tour de France ont mouillé le maillot avant de se présenter sur la Grande Boucle. L’application Strava, née en 2009 et partenaire du Tour de France, a récupéré et compilé les données téléchargées par 36 cyclistes professionnels ayant pris le départ du TDF ou devant participer au Tour de France Femmes. Elles permettent de se rendre compte concrètement du travail à fournir avant de participer à l’événement.
Chaque cycliste qui prépare le Tour de France parcourt individuellement 15’000 kilomètres (17’000 pour les plus assidus), nous apprend par exemple Strava. Cela équivaut à cinq fois le kilométrage parcouru sur l’édition 2022 du Tour.
Ce premier semestre, les athlètes les plus actifs ont passé près de 600 heures sur leur engin de travail en entraînement individuel. À l’approche du TDF, certains coureurs ont même consacré plus de 30 heures par semaine à s’entraîner et ont dépassé les 1000 km hebdomadaires.
L’équivalent de 1500 croissants avalés
La préparation pour la Grande Boucle ne s’est visiblement pas (uniquement) faite au Danemark. Car le dénivelé positif atteint par les pros lors de leurs entraînements pré-TDF a atteint 180’000 m. Soit l’équivalent de vingt ascensions de l’Everest! Strava a également surpris un pro effectuer une sortie d’un peu plus de 300 km, ce qui représente la distance entre Paris et Dijon.
C’est la plus longue sortie individuelle effectuée sur la plateforme qui réunit la communauté des cyclistes. Pour le coureur moyen, cette distance représente le kilométrage avalé chaque semaine et préparer le Tour signifie 350’000 calories dépensées sur le plan énergétique, soit l’équivalent de 1500 croissants.
Cette année, Strava a créé un hub spécialement dédié au Tour de France. On y retrouve notamment des analyses de segments mais aussi les activités téléchargées par les pros, ainsi qu’une liste de parcours du monde entier similaires à ceux parcourus par le Tour. Afin que le défi dépasse les frontières de l’Hexagone.
Qui pour battre Thibaut Pinot?
Prenons l’étape de ce vendredi, avec la première arrivée en montagne à la super Planche des Belles Filles. Le dimanche 31 juillet, c’est le peloton féminin qui bouclera son périple sur la difficulté des Vosges. Sur ce segment, la QOM («Queens of the Mountains») est l’Allemande Clara Koppenburg (Cofidis), qui détient le record de l’ascension en 26’59 (réalisé le 26 mai dernier). Ce vendredi, un coureur écrasera-t-il le record masculin détenu depuis le 11 juillet 2019, par le local de l’étape, Thibaut Pinot?
Le Français de la Groupama-FDJ avait dévoré les 6,92 km de l’ascension jusqu’au sommet du massif des Vosges en 19’56. La montée est caractérisée par un dénivelé positif de 586 m (pente moyenne: 8,6%). Le Tricolore a été enregistré sur sa côte avec une moyenne de 20,8 km/h.
Jusqu’à présent, personne parmi les 6893 cyclistes (8851 tentatives au total) qui se sont frottés à la Super Planche des Belles Filles n’a fait mieux. Mais 176 coureurs ont l’occasion d’inscrire leur nom au classement du «KOM» (King of the mountains) ce vendredi.