Football: Commentaire: Zurich, champion parce que cohérent

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FootballCommentaire: Zurich, champion parce que cohérent

Sans impressionner, le FCZ a largement mérité son 13e titre. Parce qu’il a parcouru la saison avec beaucoup plus de justesse et de stabilité que tous ses rivaux.

Valentin Schnorhk
par
Valentin Schnorhk
André Breitenreiter aura constitué le choix parfait du président Ancillo Canepa pour mener le FCZ au titre.

André Breitenreiter aura constitué le choix parfait du président Ancillo Canepa pour mener le FCZ au titre.

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Un titre de champion n’est jamais un hasard. C’est la loi du football et de sa logique de championnat (sans play-off), où le plus fort sur la longueur est celui qui est titré au final. Alors si le FC Zurich est devenu champion de Suisse pour la 13e fois de son histoire, qui plus est avec encore quatre journées à disputer, c’est qu’il l’a largement mérité.

Et pourtant, il ne faut pas non plus tourner autour du pot: le FCZ n’a jamais fait rêver cette saison. Un jeu qui n’avait rien de très moderne (peu de moments avec ballon et une intensité relative), un coefficient spectacle réduit aux inspirations de ses joueurs les plus techniques (Marchesano, bien sûr, Gnonto ou Guerrero) ou à la confiance inhérente au moment (la reprise de volée de Rohner il y a une semaine contre Sion) et un réalisme parfois glacial. Tel aura été le FC Zurich version 2021-22.

Qu’importe: il a fait mieux que tout le monde. Parce qu’il a été cohérent sportivement. De bout en bout. C’est le mérite du président Ancillo Canepa et de son directeur sportif Marinko Jurendic. Avec André Breitenreiter, ils ont choisi l’entraîneur qu’ils voulaient faire correspondre à leur projet. Avec le mercato, ils ont aussi fait en sorte de combler les failles, là où ils en trouvaient. C’était sur les côtés, avec Guerrero et Boranijasevic. Et puis, ils ont fait confiance aux éléments présents. Sans jamais rebattre les cartes.

À Zurich, personne n’a par exemple forcé Breitenreiter à aligner Coric ou Leitner, sur la base de leurs passés plutôt intéressants. Ils avaient l’expérience de la Serie A et de la Bundesliga, mais ce n’était pas une raison pour les faire jouer. Le technicien allemand a préféré faire confiance à Doumbia ou à Ceesay, pour ne citer qu’eux. Et ce, tout au long de la saison. La rotation n’a été que très sommaire: une quinzaine de joueurs ont été sollicités régulièrement, les autres venant simplement en complément.

Une leçon pour les autres

Autrement dit, le FCZ a choisi de rester sur un seul axe. Celui-là lui a permis de traverser la saison en évitant les crises, ou même les inquiétudes. Il ne savait peut-être pas forcément tout de suite où il allait, mais il était très décidé sur la manière d’y arriver. Le reste, c’est l’incohérence d’une concurrence qui l’a permis. YB et Bâle, pour des raisons diverses, se seront trop dispersés pour contester le néo-champion.

Il y a là une leçon, pour tous les autres: dans cette Super League, celui qui travaille correctement et intelligemment dès le premier jour a toutes les chances d’arriver très haut. En 2019-20, Saint-Gall en avait donné un autre exemple, en contestant le titre à YB jusqu’à l’avant-dernière journée.

Mais le parcours zurichois ne présente aucune garantie quant à la suite. C’est peut-être maintenant que les problèmes commencent: la Coupe d’Europe et ses calendriers plus chargés arrivent, l’appétit des nouveaux champions de Suisse risque de grandir. Il y aura désormais un titre à défendre, une histoire à perpétuer. Et donc, une ligne à tenir avec encore plus d’habileté.

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