Journée mondiale de l’environnementEn Grèce, des bénévoles nettoient les fonds marins au large de Santorin
Ce lundi 5 juin, pour la Journée mondiale de l’environnement, une ONG remonte des déchets qui salissent la mer Égée. Et elle en profite pour alerter sur les dangers des filets de pêche abandonnés.
Au large de la célèbre île grecque de Santorin, des plongeurs bénévoles extirpent des fonds marins les filets de pêche, pneus, canettes et sacs plastiques jetés depuis des années en mer Égée. «En cette Journée mondiale de l’environnement (ndlr, ce 5 juin), nous voulions lancer une initiative pour informer sur les dangers des filets de pêche abandonnés dans les mers», explique George Sarelakos, cofondateur et dirigeant de l’ONG grecque Aegean Rebreath.
Mika Panagiotopoulou, une plongeuse bénévole âgée de 38 ans, a nagé avec des bouteilles à plus de 45 mètres de profondeur pour repêcher des déchets qui seront ensuite recyclés. «Ces filets abandonnés fonctionnent comme des pièges à poissons, qui provoquent leur mort», s’indigne-t-elle.
Milliers de poissons «engloutis»
Sur le port de Vlychada, où sont étendus les déchets récupérés, Antonis Sigalas, le maire de Santorin, s’inquiète de «la multiplication des filets de pêche abandonnés, qui ont englouti, depuis 50 ans, des milliers de poissons, une faune et une flore inestimables pour nos mers».
Depuis cinq ans, Aegean Rebreath sillonne les côtes grecques, qui attirent chaque été des millions de vacanciers, afin d’extraire les déchets qui jonchent les fonds marins. «Les filets de pêche abandonnés représentent environ 10% de la pollution marine au niveau mondial, et c’est un vrai défi qui, jusqu’à présent, était invisible, car la majorité des personnes ignorent ce qui se cache dans les fonds marins», note George Sarelakos.
En 80 opérations de «nettoyage», les 300 plongeurs bénévoles de l’ONG ont remonté plus de 28 tonnes de filets abandonnés ou perdus et des centaines de milliers de sacs en plastique, l’un des principaux fléaux subaquatiques. Depuis 2018, la Grèce impose une taxe de neuf centimes sur les sacs en plastique, mais dans les commerces, ils continuent d’être abondamment distribués.
Pour George Sarelakos, un point est cependant positif: «Les pêcheurs commencent à changer de mentalités et donnent leur matériel à recycler.»
Kyriakos Prekas, pêcheur de 71 ans, a conscience que «les richesses de la mer sont en train de s’épuiser. Un pêcheur ne peut, désormais, que difficilement survivre. Il faut qu’il mette plus de filets, mais en même temps, plus tu mets de filets et plus tu auras des pertes en poissons. C’est un cercle vicieux!»