Russie: La «disparition forcée» de Navalny alarme une experte de l’ONU

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RussieLa «disparition forcée» de Navalny alarme une experte de l’ONU

La rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Russie s’inquiète du silence régnant autour de l’opposant, qui n’a plus été vu depuis le début du mois.

Navalny a été emprisonné en 2021 après avoir survécu à une tentative d’assassinat par empoisonnement.

Navalny a été emprisonné en 2021 après avoir survécu à une tentative d’assassinat par empoisonnement.

REUTERS

Une experte de l’ONU en matière de droits de l’homme s’est alarmée lundi de la «disparition forcée» de la figure de proue de l’opposition russe Alexeï Navalny et exige que Moscou le libère immédiatement. Les partisans de Navalny, qui a été emprisonné en 2021 après avoir survécu à une tentative d’assassinat par empoisonnement, ont tiré la sonnette d’alarme depuis le début du mois, quand il a été vu pour la dernière fois.

Ses avocats n’ont pas pu le rencontrer depuis le 6 décembre et il ne s’est pas présenté à l’audience prévue vendredi dernier. «Cela m’inquiète beaucoup que les autorités russes ne révèlent pas où se trouve Navalny et quel est son état de santé pendant une période aussi prolongée, ce qui équivaut à une disparition forcée», a affirmé Mariana Katzarova, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Russie.

Elle indique dans un communiqué qu’elle avait fait part de ses inquiétudes aux autorités russes. La famille et les avocats de Navalny ont envoyé des lettres à toutes les colonies pénitentiaires pour tenter d’identifier où se trouve l’opposant au Kremlin, qui purge une peine de 19 ans de prison. «En réponse, ils ont reçu des informations initiales selon lesquelles il pourrait se trouver dans une colonie pénitentiaire d’Omsk, mais ces informations ont ensuite été démenties», précise Mariana Katzarova. 

Accusations «sans fondement»

Navalny purge sa peine dans une colonie à «régime spécial», la catégorie d’établissements où les conditions de détention sont les plus rudes et qui sont d’ordinaire réservés aux condamnés à perpétuité et aux détenus les plus dangereux. Katzarova estime que les accusations d’extrémisme sont «sans fondement» et a souligné que les prisonniers risquaient de graves violations de leurs droits pendant leur transport.

L’experte indépendante, nommée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais qui ne parle pas au nom de l’ONU, a fustigé «la persécution criminelle incessante de Navalny.» Elle a également souligné que trois de ses avocats avaient été arrêtés en octobre, également pour extrémisme, et qu’ils risquaient désormais eux-mêmes une longue peine d’emprisonnement.

«J’appelle les autorités russes à respecter leurs obligations internationales en matière de droits humains», a déclaré Katzarova. «Navalny et toutes les personnes arbitrairement détenues doivent être libérés immédiatement et bénéficier de recours et de réparations pour tous les préjudices subis.»

(AFP)

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