FootballÀ Florence, Arthur Cabral débarque dans une cité en colère
L’arrivée du buteur brésilien du FC Bâle n’a pas su calmer la fureur des supporters de la Fiorentina suite au départ de Vlahovic à la Juventus.
- par
- André Boschetti
Pour sa première grande expérience dans l’un des championnats majeurs d’Europe, Arthur Cabral n’a pas choisi la facilité. Alors qu’il était le roi intouchable et incontesté au FC Bâle, l’attaquant brésilien a débarqué, jeudi soir à Florence, dans la quasi indifférence générale.
Après avoir passé la traditionnelle visite médicale vendredi matin, il a paraphé samedi le contrat qui le lie désormais à la Fiorentina jusqu’en juin 2026. Un chemin qu’avait avant lui déjà emprunté le technicien portugais Paulo Sousa. Durant l’été 2015, celui qui venait d’emmener le FC Bâle vers son sixième titre de champion consécutif avait quitté le club rhénan pour entraîner la Fiorentina. Sans grand succès puisque son expérience en Toscane n’a duré que deux saisons, malgré un très honorable cinquième rang final en 2016.
En d’autres temps, l’arrivée d’un jeune buteur brésilien de 23 ans qui figure sur les tablettes de Tite, le sélectionneur de la Seleçao, aurait certainement intrigué positivement les tifosi viola. Mais, dans le contexte électrique actuel, voir débarquer un quasi inconnu, qui ne s’est distingué jusque-là que dans le très modeste championnat de Suisse et dont le salaire est estimé à plus de 1,7 million de francs, pour remplacer Dusan Vlahovic, l’actuel meilleur buteur de Serie A du haut de ses 17 buts réussis en 21 matches, ne fait au contraire qu’attiser leur fureur.
L’ombre de Vlahovic
Un départ d’autant plus difficile à digérer pour les supporters florentins que leur club est en train de réussir son meilleur parcours en championnat depuis six ans. Peu après la mi-saison, il pointe d’ailleurs à une encourageante 7e place avec deux longueurs de retard, mais un match en plus à jouer, que l’AS Roma, qualifiée, pour l’instant, pour la prochaine Europa League. Des compétitions européennes dont ils sont frustrés depuis trop longtemps.
Un espoir de rejouer enfin un rôle intéressant en Italie auquel les Florentins ne croient plus depuis le départ de leur star serbe de tout juste 22 ans. Mais ce qui les irrite davantage encore, c’est la décision de leur président-propriétaire, l’Américain Rocco Commisso, de céder leur joyau à cette Juventus qu’ils détestent tant. Après Roberto Baggio, Felipe Melo, Federico Bernardeschi et Federico Chiesa, le départ pour Turin de celui que beaucoup n’hésitent pas à comparer avec le Norvégien Erling Haaland provoque donc la colère légitime des supporters viola.
Concurrence interne
Malgré ses indéniables qualités qu’il a amplement démontrées, cette saison, en Suisse et en Europe, via la Conference League, faire oublier Dusan Vlahovic semble donc aujourd’hui un pari presque impossible à gagner pour Arthur Cabral. D’autant plus que le système (4-3-3) patiemment mis en place par Vincenzo Italiano, l’entraîneur, depuis juillet ne laisse place qu’à un seul vrai attaquant de pointe. Pour fouler régulièrement les pelouses italiennes – et enquiller ces buts que l’on attend de lui – le Brésilien devra d’abord vaincre la concurrence interne que représente Krzysztof Piatek.
Arrivé en prêt avec une option d’achat du Hertha Berlin début janvier, l’attaquant international polonais de 26 ans a le double avantage sur Cabral d’avoir déjà pu s’entraîner, et jouer, avec la Fiorentina depuis quelques semaines, et de très bien connaître le championnat d’Italie. Après avoir brillé avec Genoa durant six mois, Piatek avait été transféré à l’AC Milan en janvier 2019 pour une quinzaine de millions d’euros. Un an plus tard, il rejoignait le Hertha pour le double. Une expérience allemande sans grandes satisfactions qui l’a donc incité à retourner dans un championnat où il a déjà fait ses preuves et dans un pays où il est apprécié.
Baptême contre la Lazio?
Comme la Serie A est en pause ce week-end, Arthur Cabral aura une bonne semaine pour montrer à son coach et à ses nouveaux coéquipiers qu’il mérite très vite une chance de démontrer que la Fiorentina ne s’est pas trompée en investissant plus de 16 millions de francs sur lui. Un montant que le FC Bâle ne touchera pas en intégralité. Après avoir versé la part qui revient à son ancien club brésilien et aux différents intermédiaires, il ne restera qu’une douzaine de millions dans les caisses bâloises.
Pour en revenir au terrain, Arthur Cabral pourrait faire ses grands débuts sous le maillot de la Fiorentina dans une semaine. Le samedi 5 février, la Lazio sera l’hôte des Toscans au stade Artemio Franchi. Une opposition déjà relevée pour une première devant ses nouveaux tifosi.